COP28 : Tenir compte des circonstances et des besoins particuliers de l’Afrique

 

Par Didier Hubert MADAFIME

C’est un appel du Groupe Africain des Négociateurs sur le changement climatique (AGN). Cette sortie du Groupe, à quelques jours de l’ouverture de la 28ème session de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP28), prévue à Dubaï, aux Émirats arabes unis, montre à quel point l’AGN est préoccupé par la situation du continent africain face aux effets du réchauffement climatique.

C’est pour cette raison que le Groupe Africain des Négociateurs sur le changement climatique, en appelle aux acteurs du climat, afin qu’ils gardent à l’esprit, au cours de ce rendez-vous climatique, les circonstances et les besoins particuliers de l’Afrique.

Friday Phiri: chargé de communication AGN

S’exprimant lors de l’ouverture officielle d’une réunion stratégique pré-COP28, organisée par le Groupe africain de soutien aux experts négociateurs (AGNES) à Nairobi, au Kenya, le président de l’AGN, Ephraim Mwepya Shitima, a déclaré que les parties prenantes africaines ne doivent pas perdre de vue dans leurs échanges, le principe clé de l’équité et des Responsabilités Communes mais Différenciées et des Capacités Respectives (CBDR-RC).

Ce principe, il faut le mentionner, reconnaît les différentes capacités et responsabilités (CBDR-RC) de chaque pays dans la lutte contre le changement climatique, et Mr Shitima estime que le principe d’équité prend en considération et protège les intérêts et les circonstances uniques de l’Afrique, en tant que continent qui contribue de manière négligente aux émissions mondiales et pourtant souffre le plus en raison de sa faible capacité d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique.

Dans ces conditions, il y a des circonstances particulières qui doivent être prises en compte pour le continent africain avec la nécessité de disposer d’un espace politique et d’un soutien pour parvenir au développement durable. Pour y arriver le Président de l’AGN, fait quelques remarques :

  • Premièrement, au nom de l’AGN, le Président du Groupe, Ephraim Mwepya Shitima, exprime sa gratitude au Dr. Wamukoya et son équipe du Groupe Africain de Soutien aux Experts Négociateurs (AGNES) pour avoir constamment convoqué les principales parties prenantes en vue de discuter et d’élaborer une stratégie de notre participation, en tant que représentant du continent africain aux différentes conférences sur le climat. C’est vraiment important et louable car cela contribue à consolider notre position commune et garantit la volonté collective du continent de parler d’une seule voix.
  • Comme vous le savez peut-être tous, la COP28 est cruciale dans la perspective du bilan mondial (GST), dont la phase politique doit s’achever à Dubaï. En tant que AGN, nous avons toujours clairement indiqué que nous souhaitions que la GST soit globale et aborde tous les éléments de l’accord de Paris, en tenant compte du passé mais en prenant en compte également l’avenir.
  • Notre message pour la COP28 a également été très clair ; elle doit produire des résultats ambitieux, équilibrés, équitables et justes qui devraient mettre le monde sur la bonne voie pour lutter efficacement contre le changement climatique sur plusieurs fronts, notamment l’adaptation, les pertes et dommages, le financement et l’atténuation.
  • Et je dois m’empresser de déclarer que ces éléments clés, ainsi que d’autres, font partie de nos priorités incluses dans le cadre de la position commune africaine, approuvée par la CMAE (Conférence des Ministres Africains de l’Environnement), à Addis-Abeba, en Ethiopie, en août 2023.
  • Ces priorités ont également été débattues, lors du sommet africain sur le climat, qui s’est tenu le mois dernier à Nairobi, et les travaux dirigés par le président William Ruto, coordinateur du comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC) avec les dirigeants de l’Union Africaine, ont débouché sur une déclaration du sommet que, je crois, la plupart d’entre vous en a connaissance.
  • En général, nous insistons sur le fait que les résultats de la COP28 devraient être guidés par les meilleures données scientifiques disponibles, les principes et les dispositions de la convention et de l’accord de Paris, et en particulier par les principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées et de capacités respectives (CBDR-RC). Il s’agit d’un principe très important, qui prend en considération et protège nos intérêts et notre situation unique en tant que continent qui contribue à hauteur d’environ 4 % aux émissions mondiales, et qui pourtant en souffre le plus.
  • Ce sont les questions sur lesquelles nos ministres mettront l’accent lors de leur participation à la session ministérielle pré-cop28 prévue les 30 et 31 octobre 2023, à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis
  • Ainsi, alors que vous délibérez sur les différents thèmes au cours de cette réunion cruciale, j’exhorte les ministres à garder à l’esprit la situation particulière du continent africain et la nécessité pour nous de disposer d’une marge de manœuvre politique et d’un soutien pour parvenir au développement durable.
  • En conclusion, je tiens à déclarer, qu’en tant que représentant du continent africain dans les négociations, nous restons engagés et déterminés à soutenir la cause du climat et du développement de l’Afrique.

 

 

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