Justice Climatique : Le groupe africain en fait son principe intangible

Ephraim Mwepya Shitima. le Président du Groupe Africain des Négociateurs sur le Changement Climatique (AGN)

Par Didier Hubert MADAFIME

S’exprimant lors d’une réunion de sensibilisation sur le climat organisée à Lusaka en Zambie, ce dimanche 8 octobre 2023, par l’Église catholique sur la base de la lettre encyclique du pape François, le Laudato si’, le Président du Groupe Africain des Négociateurs sur le Changement Climatique (AGN) Ephraim Mwepya Shitima, a déclaré que le message du pape « sur la protection de notre maison commune » résonne comme un témoignage accordé au principe d’équité, tel que mentionné dans la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), défendu à tout moment lors des processus de négociation.

Le Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique (AGN) s’est donc engagé à continuer de défendre les principes de justice et d’équité climatiques, contenus dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), tout en soulignant le respect du principe des responsabilités différenciées et des capacités respectives (CBDR-RC). Le CBDR-RC reconnaît, en effet, les différentes capacités et responsabilités de chaque pays dans la lutte contre le changement climatique.

Laudato si’, l’encyclique du pape François, qui insiste « sur la protection de notre maison commune » dans laquelle le pape critique le consumérisme et le développement irresponsable, a été une occasion pour le Pape de déplorer la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique, tout en appelant les peuples du monde à prendre « des décisions rapides et unifiées ».

le Révérend Père Gabriel Mapulanga, directeur national de Caritas Zambie

Depuis sa publication en 2015, Laudato si’ est devenu une référence clé et un appel à une action mondiale contre le changement climatique.

“Nous ne pouvons qu’être d’accord avec le pape François dans son Exhortation apostolique lorsqu’il caractérise ‘le changement climatique comme l’un des principaux défis auxquels sont confrontées la société et la communauté mondiale'”, a déclaré Monsieur Shitima, lors d’une réunion avec le clergé catholique. Des jeunes et les acteurs du secteur privé ont pris part aussi à cette rencontre ténue à Lusaka. La sensibilisation s’est déroulée sous le thème « Que la justice et la paix se rependent dans le monde  ».

« Alors que l’Afrique se dirige vers la COP28 aux Émirats arabes unis (EAU) plus tard cette année, les paroles inspirantes du Pape François résonneront dans nos oreilles pour que la COP28 accélère les transitions énergétiques justes afin de garantir à  plus de 600 millions d’Africains, ceux qui n’ont accès à aucune forme d’énergie d’espérer que leur condition s’améliore. Nous travaillerons également sans relâche pour garantir que le fonds destiné à soutenir les pays pauvres qui subissent des pertes et des dommages dus à des événements météorologiques extrêmes soit rendu opérationnel avec des modalités d’accès simplifiées et rationalisées », a ajouté Monsieur Shitima, soulignant certaines priorités de l’Afrique à la COP28.

Lors de la COP27 et avant la COP28, l’AGN a mis en avant le droit au développement durable, aux transitions justes, aux voies multiples équitables et à l’équité comme principes et considérations importants pour débloquer l’ambition nécessaire dans les pays en développement.

Alors que le débat mondial sur la transition juste prend de l’ampleur, l’Afrique n’a cessé de répéter qu’il est important de préserver l’espace politique pour les pays en développement enregistrant les progrès les plus faibles vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et de leur fournir des moyens de mise en œuvre.

L’argument est que le programme de travail pour une transition juste doit reconnaître et fournir l’espace politique et le soutien nécessaires en tenant compte des besoins uniques du continent, des circonstances de développement et des besoins urgents pour garantir une transition juste et équitable vers des voies de développement à faibles émissions de carbone et résilientes au changement climatique.

Plus tôt, le Révérend Père Gabriel Mapulanga, directeur national de Caritas Zambie, a appelé tous les partenaires de développement à collaborer avec l’Église dans leur mobilisation pour l’action climatique.

Le Révérend Père Mapulanga pense que l’Église dispose des structures et du personnel nécessaire pour atteindre les communautés et les individus les plus éloignés avec des messages appelant à l’action climatique.

« Nous devons nous parler davantage et le changement que nous désirons peut facilement se réaliser », a déclaré le Révérend Père Mapulanga.

« Par exemple, dans l’Église catholique, nous disposons de structures qui nous garantissent d’atteindre les communautés et les individus les plus éloignés avec le message appelant à une action collective pour le climat », a-t-il ajouté.

Et dans une démonstration de soutien à l’un des principes clés du Laudato si, sur l’économie écologique (la nécessité d’équilibrer les profits avec le souci de l’environnement), la Banque commerciale industrielle de Zambie travaille avec l’église pour promouvoir une cuisinière propre comme alternative au charbon de bois et autres combustibles ligneux.

Ignatius Mwanza, directeur général de ZICB

« Nous nous engageons en faveur de la durabilité et de la gestion de l’environnement, car nous pensons que le succès ne doit pas se faire au détriment de la durabilité environnementale. L’une des activités phares est le lancement d’une solution de cuisson durable par notre partenaire, GEI Energy, visant à freiner la déforestation », a déclaré Ignatius Mwanza, directeur général de ZICB.

“Nous travaillons activement au sein des communautés, en soulignant l’importance de la durabilité environnementale dans leurs activités quotidiennes, comme l’agriculture durable”, a ajouté Monsieur Mwanza.

Pour soutenir la transition énergétique vers une économie à faibles émissions de carbone, résiliente, économe en ressources et socialement inclusive, le gouvernement zambien élabore actuellement une stratégie de croissance verte et un projet de loi sur le changement climatique afin de fournir un cadre juridique solide à la réponse nationale au changement climatique.

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