Deux mécanismes sont au coeur des négociations de la COP25

Antonio Guterres REUTERS/Sergio Perez

Par Babacar Séne

L’article 6 de l’Accord de Paris obtenu en 2015 à Paris lors de la COP21, discuté à KATOWICE en Pologne lors de la COP24 pose avec acuité, le débat de sa mise en oeuvre pendant la COP 25 qui finit le 13 décembre 2019.

À Madrid, les discussions autour de cet article font beaucoup de bruit.

Laissée en suspens à la COP24 de Katowice l’année dernière en raison d’un blocage du Brésil, cette mesure figure au sommet des priorités des négociateurs à la COP25. De l’avis de M.Emmanuelle Diagbouga du Burkina Faso expert environnementaliste.

Selon M.Diagbouga ‘ L’article 6 est de loin le plus complexe de l’Accord de Paris. Il a été accepté à l’arraché dans les dernières heures des négociations qui ont donné naissance à l’entente universelle sur le climat en décembre 2015, à la COP21 et a pour but d’encourager une « coopération volontaire » entre les pays afin qu’ils puissent s’aider les uns les autres à réduire leurs émissions.

En revenant sur les motivations des propositions en vertu de l’Article 6 de l’Accord de Paris, M.Diagbouga affirme ll a mise en place de deux modèles de marchés du carbone a la COP25: À ce titre deux cas d’exemple ont été donnés pour mieux éclairer la quintessence de cet article qui vaut son pesant d’or aujourd’hui à la COP25

Selon. Emmanuelle Diagbouga ‘ un pays ayant dépassé ses cibles officielles de réduction de ses émissions, celles qu’il a soumises aux Nations unies, pourrait en vendre le surplus à un pays qui n’arrive pas à respecter ses engagements.

Par exemple, un pays A s’étant engagé en vertu de l’Accord de Paris à réduire ses émissions de GES de 100 gigatonnes (Gt), mais qui a réussi à les diminuer de 110 Gt, pourrait vendre sur le marché international les 10 Gt en supplément à un pays B qui n’arrive pas à atteindre ses cibles.

D’autre part, l’article 6 permettrait aussi à un pays de comptabiliser dans son propre bilan carbone national des réductions d’émissions réalisées grâce à un projet vert à l’étranger.

À titre d’exemple, un pays A pourrait investir dans un projet d’énergie solaire (privé ou public) qui remplacerait une centrale au charbon dans un pays B. Au final, il y aurait une atténuation des émissions.

Le pays B tirerait les bénéfices de la nouvelle infrastructure énergétique verte et le pays A pourrait inscrire la réduction des émissions dans son propre bilan.

En vertu de ce système placé sous le contrôle de l’ONU, le pays A obtiendrait des crédits d’émissions pour le projet dans le pays B.

Pour la planète, si le système est bien conçu et si les règles sont claires, l’effet sera positif. Car une tonne de GES, qu’elle soit émise à Pékin, à Mumbai ou à Fort McMurray, a les mêmes conséquences sur l’effet de serre qui bouleverse le climat de la planète.

La COP prend fin ce 13 Decembre oû les conclusions sont suivies avec attention pour plus d’une centaine de pays qui ont ratifié la convention

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