La réduction des émissions de gaz à effet de serre: La Côte d’Ivoire s’y engage

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Par Kanzly Mideh

Au sortir de la COP20 qui a eu lieu à Lima au Pérou en décembre 2014, deux engagements internationaux majeurs et décisifs pour le climat ont été pris.

Celui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la période 2020-2030 et les montants des dotations au fond vert pour le climat, lequel devrait réaliser un transfert de fonds des pays les plus avancés vers les pays les plus vulnérables,  afin d’y combattre les effets des changements climatiques.

Ce défi constitue une urgence impérative pour tous les pays du monde, mais en particulier la Côte d’Ivoire, afin de favoriser une croissance économique durable, ainsi que les Co-bénéfices dans des domaines tels que la qualité de l’air et la santé humaine, la sécurité énergétique, les impacts sur les écosystèmes, et la suffisance des ressources.

C’est dans ce contexte que s’est tenu ce Lundi 13 Juillet 2015 à Abidjan un atelier d’évaluation des scénarios de référence dans des secteurs spécifiques, l’identification des secteurs prioritaires à inclure dans l’INDC et la réalisation d’une analyse du potentiel d’atténuation des gaz à effet de serre dans les secteurs prioritaires, dans le cadre des contributions de la Côte d’Ivoire au post-2020, à présenter à ma COP21 en Décembre 2015.

Il était question pour les experts,  d’analyser les inventaires d’émissions des gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire de 1990 à 2012 et d’en faire une projection aux horizons 2020, 2025, 2030 et 2050, en tenant compte des secteurs tels que l’industrie, le résidentiel, l’agriculture, le trafic et les déchets.

Ce travail a été fait sur la base des données de la troisième communication nationale (TCN) qui est en cours de finalisation via l’équipe du Bureau Changement Climatique (BCC).

Ce qui a permis de montrer que les émissions annuelles des gaz à effet de serre sont croissantes en Côte d’Ivoire sur la période d’étude de 1990 à 2012 : 69.353 Ggéquiv. CO2 en 1990 et 89.618 Ggéquiv. CO2 en 2012 soit une hausse relative de près de 29%.

Par ailleurs, en tenant compte uniquement des émissions, il est apparu que le secteur des déchets est le  moins contributeur aux émissions des gaz à effet de serre avec 1,2%, suivi du secteur de l’énergie avec 21,8% et enfin le secteur de l’agriculture avec 77,0%. Par contre, le secteur de la foresterie est un puits pour les gaz à effet de serre puisque son bilan est négatif.

Ce qui en fait un secteur qui absorbe beaucoup plus les gaz à effet de serre. Aussi, les atténuations envisagées doivent nécessairement tenir compte de la contribution des sous-secteurs de ces secteurs prioritaires qui sont pour l’énergie, les commerces/résidentiel avec 73,3%, les industries d’énergie avec 12,5% et le transport avec 8,4%.

Pour l’agriculture, nous avons les sols agricoles avec 71,5% et le brulage des résidus agricoles avec 14,8%. Enfin, pour le secteur des déchets, les déchets solides contribuent le plus avec 94,0% des émissions totales des gaz à effet de serre.

Pour le docteur Assamoi Eric Michel, enseignant-chercheur à l’Université ‘’Félix Houphouët-Boigny’’ de Cocody à Abidjan, également Assistant technique du point focal pour le changement climatique sur les inventaires des émissions de gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire ; exposant principal du jour ; ce travail a permis de cerner des difficultés liées à l’obtention de statistiques fiables et d’informations précises pour l’élaboration des inventaires des gaz à effet de serre.

Les données des émissions des gaz à effet de serre qui ont été utilisées ont été modifiées lors de notre travail et peuvent l’être à nouveau au vu des recommandations de l’atelier de validation desdits inventaires sectoriels.

Enfin, il serait nécessaire de continuer cette étude en quantifiant les mesures d’atténuation  en équivalent CO2 mais aussi en termes d’impacts socio-économiques. Cependant, les mesures d’atténuations à inclure dans les INDC devraient faire l’objet d’un atelier de validation auparavant. Cela permettra de consolider la base de travail de l’équipe qui devra assurer la continuité de ce travail devant aboutir aux INDCs de la Côte d’Ivoire.

Ce projet de préparation des contributions de la Côte d’Ivoire au post-2020 a été élaboré et soumis au financement du FEM par le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (MINESUDD) en collaboration avec le PNUD.

Un autre atelier de réflexion sur l’adaptation et les stratégies de mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (INDC) en Côte d’Ivoire, est prévu pour d’ici à vendredi 17 Juillet 2015 avec les experts du changement climatique, les sociétés civiles ivoiriennes et la délégation d’experts du groupe ATELIA, conduite par M. Jérémie Diaz.

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