Afrique du Sud: la croissance freinée par un manque d’électricité

Nhlanhla Nene, Ministre sud africain de l'économie (PHOTO: AFP)
Nhlanhla Nene, Ministre sud africain de l’économie (PHOTO: AFP)

Le manque d’électricité est le principal frein à l’activité économique en Afrique du Sud, a estimé lundi le ministre des Finances Nhlanhla Nene qui prévoit pour 2015 un modeste rebond de croissance de 2%.

“Le risque le plus important auquel nous sommes confrontés en ce moment est la production d’électricité”, a déclaré M. Nene devant le club de la presse étrangère à Johannesburg. L’Afrique du Sud, pays le plus développé du continent africain, a déçu en 2014 avec seulement 1,5% de croissance.

“Nous sommes préoccupés par l’impact négatif que cette contrainte d’électricité fait peser sur notre croissance et sur notre potentiel de croissance”, a ajouté le ministre.

Depuis novembre, les délestages font partie de la vie quotidienne de beaucoup d’entreprises et de foyers sud-africains, en raison notamment d’opérations de maintenance de la compagnie publique Eskom, qui livre 95% du courant électrique.

Eskom est fragilisée depuis des années par un sous-investissement, une maintenance insuffisante, un parc vieillissant, un manque de trésorerie et un fort endettement, ainsi que de graves problèmes de management.

“Permettre à Eskom de revenir à une pleine stabilité financière et opérationnelle est la priorité absolue du gouvernement”, a déclaré M. Nene. Il a confirmé que le gouvernement envisageait de faire appel à des partenaires privés.

Selon lui, “le mauvais entretien des centrales et du réseau de distribution a conduit à une détérioration et un manque de fiabilité. “Les délestages actuels sont une partie de la solution” car ils permettent de faire de la maintenance, a souligné M. Nene.

L’Afrique du Sud aurait, selon la plupart des économistes, besoin d’un taux de croissance durable d’au moins 5 à 7% pour résorber son chômage de masse.

Or, si la croissance sud-africaine a dépassé les 5% en 2006 et 2007, depuis la crise financière mondiale de 2008 le pays est à la traine par rapport au reste du continent. Sorti de récession en 2010, le pays a vu son PIB ralentir en 2011 à +3,2%, puis +2,2% en 2012 et +2,2% en 2013, avant 1,5% en 2014.

En comparaison, l’Afrique subsaharienne devrait atteindre 4,5% de croissance en 2015 après 5% en 2014, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

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