Le silence mortel des forêts ivoiriennes…

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Par Landry Zahoré
Silence, je ne peux pas vous dire tel un muet ce qui se trame et se passe à l’intérieur de moi. Je suis ce qui reste des forêts ivoiriennes. C’est à dire, je suis les parcs et réserves ou forêts classées. Depuis un certains temps, plusieurs choses se passent et continuent de se passer en mon sein.

Eh oui, à me lire vous êtes pour la plupart surpris. N’en soyez pas. Je suis témoin de meurtres et d’exploitations perpétrées par des individus connus ou pas. Ils tuent les policiers forestiers chaque jour sans que les autorités ne lèvent le petit doigt pour mettre un terme à ces monstruosités sans pareilles. J’ignores pour quoi les personnes sans scrupules viennent détruire ce qui reste comme forêts à ce pays qui est la Côte d’Ivoire.

Accusés levez vous. Je dirais que tout le monde est sur le banc des accusés. D’abords, il y a les grosses têtes, c’est à dire certains dirigeants de notre société, qui sont exploitants forestiers. Des exploitants qui se croient au dessus des lois à cause de leur fonctions. Ils me pillent sans retenue. Ils encouragent la clandestinité et le braconnage de la faune et de la flore. J’ai mal, c’est pour cette raison que je parle aujourd’hui. La désertification est une réalité sous nos tropiques. Et ce qui nous reste comme couvert végétal est en danger.

A côtés des grosses têtes, il y a la classe des hors a loi. Ceux la sont près à vendre et détruire toutes les forêts pour des billets de banques. On nous coupe, je parle au nom de toutes ses espèces de bois disparues et en voie de disparitions. Et on nous vend sans penser à reboiser.

Que restera t-il aux générations futures? Je me demande bien ce qu’ils auront comme lègue environnemental? Moi en tant que forêt, je cries danger à l’horizon. Pardonnez, aidez les commandos forestiers ivoiriens à sauver ce qui reste comme couvert forestier.

Et enfin, il y a les paysans. Eux se plaignent du changement de saisons et climatiques qui impactent considérablement  la productivités de leur plantations. Or si les paysans se plaignent de cela, c’est bien souvent en partie à cause de leur manière d’exploiter la forêt et le sol de façon abusive.  On brûle, on coupe et défriche les parcs, réserves et forêts classées sans penser aux conséquences dévastatrices. Notamment, la famine, la canicule et la désertification au risque de me repéter.

La population ne réagit pas comme si elle était complice de notre génocide. On nous tue, brule, profanes sans retenue pour satisfaire des besoins personnels ou commerciaux.

Ce silence est mortel, le temps que les ivoiriens s’en rendent compte ce sera tard. C’est maintenant qu’il faut agir si on souhaite continuer à manger du Garba, du foutou et du placali pour ne citer que ceux là. Pour ne pas mourir donc de faim ou des conséquences des impacts environnementales, mettez tous fin au mal que je vie, moi en tant que forêt.

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