Par Didier Hubert MADAFIME
Si on t’explique le problème du Tchad et tu penses que tu as bien compris, la personne a donc échoué dans son explication .
Si ensuite, tu penses avoir mal compris, la personne a donc bien expliqué.
Le problème du Tchad, Dieu seul sait et ne veut pas le dire.
Excuser la formule, il est plus complexe que le sexe d’un canard.
Il a débuté, une fois l’indépendance acquise avec l’assassinat en 1975 de son premier président, François Tombalbaye.
Dès lors, le Tchad est devenu un pandémonium.
De Félix Malloum à Hissène Habré, coupable de crimes contre l’humanité et qui purge une prison à perpétuité au Sénégal en passant par Goukouni Oueddeï sans oublier le maréchal, il faut insérer quelques épisodes rebelles, qui ne permettent pas, pour autant, de cerner le problème tchadien.
Tous les présidents tchadiens, ont, en fait, commis les mêmes erreurs.
Sous chacun, la République était devenue une monarchie, le clan, l’ethnie, la mal gouvernance, en un mot, tous les mauvais comportements, qui sont des terreaux sur lesquels prospèrent le pouvoir, ont brisé à des intervalles réguliers le tissu social tchadien.
Le pétrole qui a coulé à partir de 2003, en a rajouté une couche.
Et les armes, pour seule alternative pour ceux qui se sont sentis exclus du partage de cette manne.
Et pendant qu’ils se liquident, ils ont oublié l’essentiel, tout aussi important que le pétrole : le lac Tchad.
Il est actuellement à l’agonie et va mourir bientôt si ce n’est déjà fait.
Les nombreuses conférences et réunions n’ont pas permis de le sauver, certains de ses fils ayant préféré s’accrocher à leurs ambitions politiques que d’avoir à se préoccuper d’un écosystème.
Enfin, le Tchad va mal et Dieu seul peut imaginer la suite, pendant les 18 prochains mois, qui marquent la fin du mandat du conseil militaire de transition.
Idris Déby, lui, est désormais évoqué au passé. Le maréchal a rendu les armes. Constitutionnellement son mandat aurait pris fin depuis 2006.
Tout le reste n’a été que bricolages, tricheries, mensonges, mégalomanie, assassinats, vols, viols, enlèvements, pour garder à tout prix le pouvoir.
Les peuples ne pardonnent pas à ceux qui les ont trompés.
Quand ils ne peuvent pas se venger, ils comptent sur la providence.
A force alors de tricher avec sa conscience, on court à sa perte.
C’est ce que je crois.