Par Didier Hubert MADAFIME
La presse pour la planète, crise environnementale et urgence du journalisme, c’est le thème de cette année 2024 du 3 mai Journée consacrée à la liberté de la presse.
Il s’agit là d’un appel au secours des médias qui ne manquera pas de susciter des réactions de la part des professionnels longtemps tenus à l’écart dans cette lutte contre les effets des changements climatiques.
Ils sont pourtant nombreux à comprendre l’enjeu et se battent quotidiennement pour une planète mieux protégée.
La preuve, 70 % des journalistes traitant de l’environnement sont victimes de menaces, d’intimidation, de pression.
Au Bénin, le journalisme environnemental est tiède. C’est pour ça que la rupture roule sur tout, notamment, dans les zones à non édification, provoquant les ruptures hydrauliques.
Les Béninois comprennent de mieux en mieux que le cadre de vie qui lui a été vendu, il n’y avait pas de place ni pour l’environnement ni pour le climat.
Sur de petites choses, par exemple la lutte contre les déchets plastiques, la pollution sonore, la qualité de l’air, les acteurs d’aujourd’hui n’ont pas fait mieux.
C’est un combat, pas pour un ministre ni pour un président, c’est un combat pour nos parents, nos épouses, nos maris, nos enfants qui sont déjà dans le gouffre de différentes crises.
Au cas où les journalistes seraient, pour l’instant, les bras coupés, il faudra se mobiliser pour remettre à partir de 2026 le patrimoine naturel béninois dans ses droits.
La communauté internationale reconnaît désormais explicitement le droit de la planète à avoir sa presse.
Faisons à notre petite échelle ce qui nous revient pour un Bénin plus écologiquement viable. Plus de peur d’avoir à défendre la nature.
L’UNESCO replace le 3 mai dans son contexte
Dans un message diffusé ce matin, Madame Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’UNESCO, s’inquiète pour le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
« La planète est au bord du précipice climatique : 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45 °C supérieure à celle de l’ère préindustrielle. D’autres records alarmants ont également été franchis concernant les températures de surface des océans, l’élévation du niveau de la mer ou le recul des glaciers ».
Le thème de ce 3 mai tombe alors à pic.
C’est pour cette raison qu’elle rappelle dans son message l’importance des médias dans la lutte contre les effets des changements climatiques.
« Alors que l’humanité fait face à ce péril existentiel, il faut rappeler, en cette Journée mondiale, que le défi climatique est aussi un défi journalistique et informationnel.
Aucune action climatique efficace n’est possible en effet sans l’accès à une information scientifique fiable et libre.
C’est pour cela que cette année, cette édition met en exercice ce lien essentiel entre protection de la liberté d’expression – ce bien public mondial – et préservation de notre planète.
Mais cette Journée mondiale est aussi un appel à l’action – pour protéger le journalisme et une information libre et pluraliste.
C’est pour elle une occasion de rappeler les journalistes à leurs responsabilités
« Un appel à responsabiliser davantage les grands réseaux sociaux, qui doivent renforcer leurs mesures de modération et de régulation pour contrer la désinformation et les complotismes autour du dérèglement climatique, dans la lignée des Principes publiés par l’UNESCO en novembre dernier. Un appel à rendre hommage à tous les citoyens de la pensée critique nécessaire pour faire face à la désinformation. Un appel vise également à protéger les journalistes et les professionnels des médias, les artistes et les scientifiques, trop souvent victimes de harcèlement, de violence et de censure. Car une étude de l’UNESCO, qui paraît ce mois-ci, montre : 70 % des journalistes environnementaux ont été victimes d’attaques, de menaces ou de pressions à cause de leur travail. Et 44 journalistes environnementaux ont été tués ces 15 dernières années »
La lutte passe par une information de qualité
L’accès à une information fiable est d’autant plus vital dans cette « super année électorale » où quelque 2,6 milliards de citoyens sont appelés aux urnes.
Comment, en effet, ces électeurs pourraient-ils rester maîtres de leur propre destin, si leurs choix sont altérés par de fausses informations et polarisés par des discours de haine ?
« Dans ce contexte, l’UNESCO reste fermement engagée à défendre la liberté d’expression comme droit humain fondamental et pilier de la démocratie.
C’est le sens de nos actions pour défendre les journalistes et les anciens combattants à la sécurité – y compris dans des situations de crise comme en Ukraine, en Afghanistan, au Soudan ou en Haïti.
Dans le même temps, nous avons formé et sensibilisé des milliers de juges, de procureurs et de forces de l’ordre aux enjeux de la liberté d’expression – car ils en sont des acteurs essentiels, at-elle souligné.