Par Didier Hubert MADAFIME
Au-delà des mots et des maux, le numéro 11 est ainsi intitulé : Rupture et réchauffement climatique, c’est presque, du je t’aime, moi non plus.
S’il était un enfant malade du réchauffement climatique, Patrice Talon, le candidat à l’élection présidentielle de 2016 avait tout prévu pour en prendre soin et sérieusement.
Pour son traitement, quelques médicaments, à commencer, par un plan national climat.
Je doute, à l’arrivée, que ledit médicament ait été administré à l’enfant, pas plus que les plans climatiques régionaux.
L’Agence de gestion des changements climatiques, non administrée également, sa création n’aurait pas été actée.
La réhabilitation de l’Agence Béninoise pour l’environnement, médicament en rupture.
Cette structure qui a beaucoup compté dans la prise de conscience environnementale au Bénin, a, entre temps, pris un coup de vieux, défraîchi par l’embrun marin mais le bâtiment aurait reçu, ces derniers temps, quelques pinceaux qui lui ont redonné son éclat initial.
Continuera-t-elle sa mission première, celle consistant à mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière environnementale ? Difficile de répondre à cette question.
La mise en place, en plus, d’un mécanisme visant à traduire la lutte contre le réchauffement climatique dans les budgets, programmes, plans et projets, est toujours dans un laboratoire.
Qui du développement durable ? Les promesses électorales, dit-on, n’engagent que ceux qui y croient, sauf qu’ici, c’est très sérieux.
Le réchauffement climatique n’est plus une question d’option mais un impératif.
Tenez, nous sommes en mars. C’est la saison des pluies, normalement.
Vous devriez constater comme moi, des épisodes secs, entre deux pluies, donnant l’impression d’un rallongement de la saison sèche.
Ensuite, la position de Cotonou. La capitale économique du Bénin, située entre un océan Atlantique, qui bouffe à petits coups les traits de côte et qui augmente de volume, du fait du réchauffement climatique et d’une lagune fragilisée par les activités humaines.
La peur que ces deux écosystèmes s’entendent un jour pour régler nos comptes existe bel et bien.
Oui, il y a une loi sur les changements climatiques. Ceux qui l’ont voté sont sortis avec des migraines, ne demandent surtout pas au béninois lambda d’appréhender son contenu.
Il faut dégrossir le langage pour le rendre plus simple.
D’autres activités ont été organisées ici, là, pour la même cause mais ne sont pas de nature à faire baisser la température de l’enfant malade.
Dès lors, les efforts sont concentrés ailleurs.
Ce qui fait dire à certains, que le cadre de vie, ce sont les déchets et l’alphabétisation, le développement durable.
Dans ces conditions, il faudra, pour les cinq prochaines années, un ministère chargé de l’écologie qui va prendre en compte les grands défis de notre époque.
Une question tout de même. Quand la rupture fera-t-elle du réchauffement climatique sa priorité ?
Réponse : on ne sait pas, peut-être qu’on ne saura jamais.