un champ de riz au Bénin
Par Ekouya Suzanne HOUEFONDE
La transformation agricole amorcée au Bénin devrait connaître un nouvel essor, grâce à l’accès des producteurs aux semences de qualité et certifiées.
Après la création de la Société béninoise de développement des semences et plants (SODESEP), un processus consultatif d’élaboration d’une feuille de route harmonisée pour des systèmes semenciers plus performants, durables et inclusifs est en cours dans le cadre du Sommet sur le système semencier au Bénin qui se tient du 20 au 22 juin à Cotonou, en vue de booster la productivité agricole.
« Ce sommet vise à soutenir la réalisation d’une révolution agricole au Bénin à travers la mise en place d’un système de semences économiquement durable pour les cultures prioritaires : riz, maïs, manioc, soja, bétail, poisson, légumes et sorgho/ mil , cultures maraichères, cultures fourragères et aquaculture », selon Dr. Ir. Angelo C. Djihinto, directeur scientifique de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (INRAB).
Il permettra de comprendre l’état du système semencier dans la sous-région en général et au Bénin, avec un focus sur la politique et la recherche agricole, souligne-t-il.
Les acteurs nationaux, les représentants des institutions nationales compétentes et des projets d’appui au développement agricole se penchent, pour chaque spéculation, sur l’état de la production et des dispositifs institutionnels, les défis et les opportunités de renforcement du sous-secteur, avec l’appui d’experts internationaux venus de divers horizons.
Un plan d’action consolidé pour la feuille de route sur les semences pour les produits sera également validé et les institutions devant le mettre en œuvre seront désignées.
Le sommet de Cotonou constitue « une aubaine pour soutenir davantage les efforts fournis par le gouvernement dans le domaine agricole » et « permettra de dégager des solutions concrètes et innovantes pour renforcer notre système semencier et propulser notre agriculture vers de nouveaux sommets », espère Dr Françoise Assogba Komlan, secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP).
Lacunes à combler Malgré l’embellie constatée ces dernières années, « des efforts restent à fournir pour améliorer les niveaux actuels de production et de transformation des produits agricoles », admet la représentante du ministre. Une des conditions requises, indique-t-elle, est la production continue et en quantité suffisante de matériel végétal de qualité.
« Les semences sont les premiers intrants et constituent l’élément indispensable à la durabilité de la production agricole, contribuant à hauteur de 15 à 30 % de la production totale, voire 45 % avec une gestion efficace des autres intrants », renchérit le directeur scientifique de l’INRAB.
Chiffres à l’appui, le Dr Solomon Gizaw, responsable du Bureau de coordination du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), montre les écarts encore grands qui doivent combler le Bénin en termes de productivité dans les chaînes de valeur agroalimentaires.
Par exemple, le rendement du manioc qui se situe autour de 12 tonnes de racines à l’hectare pourrait être doublé ou triplé pour atteindre 20 à 30 tonnes, voire 40 tonnes, indique-t-il.
Celui du riz qui est inférieur à 4 t/ha (3,85 t/ha en moyenne sur la période 2018-2022, selon la DSA/MAEP) pourrait être doublé et même atteindre 10 t/ha comme en Egypte.
La productivité du maïs qui est en moyenne de 1,2 t/ha est encore très faible, alors qu’elle peut aller à 6 t/ha et même au-delà.
Les deux sont également importants dans les autres filières, notamment l’aquaculture et l’élevage.
Les représentants des partenaires :
La Banque africaine de développement (BAD), l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), la TAAT et d’autres réitèrent leur engagement aux côtés du gouvernement du Bénin pour la réalisation de son potentiel agricole.