Pour cette activité, il a fallu mobiliser du monde. D’abord les responsables de ce programme venus de Cotonou comme de Ibadan, les enseignants-chercheurs, les étudiants, les producteurs, les réseaux de plateformes d’innovation, les groupes de jeunes du Togo et surtout les agro-commerçants. C’est en fait, des sessions de formation et de sensibilisation du programme TAAT, entendez la Technologie pour la Transformation de l’Agriculture en Afrique, au profit des acteurs qui interviennent dans la chaine de production de cette variété, chère à la BAD, la Banque Africaine de Développement qui met en œuvre en Afrique son programme « Nourrir l’Afrique ». La salle de conférence de l’hôtel Gloria à Lomé a servi de cadre de rencontre. Beaucoup de partenaires ont permis l’organisation de ces assises, notamment, l’Université de Kara, l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) et le projet « Zéro Hunger » …Envoyé spécial à Lomé, Didier Hubert MADAFIME
La cérémonie d’ouverture a été sobre.
Deux interventions ont meublé le début de cette activité le lundi 13 mai 2024. On retiendra surtout celle du Dr Adebayo Abass, Coordonnateur TAAT Cassava.
Tout en présentant le programme TAAT, Dr Adebyo en a profité pour présenter les objectifs de la rencontre, ainsi que les résultats.
TAAT, pour ceux qui ne le savent pas est présent au Togo depuis 2018 par la volonté du Président Togolais, fasciné par les résultats obtenus par le compact Cassava. C’était là, le début de la coopération entre TAAT et le Togo.
Le retour donc au Togo, plusieurs années plus tard, n’avait rien de hasard pour TAAT et ses responsables. Pour le Dr Adebayo, il est question, je cite, « de discuter avec les acteurs des technologies innovantes de TAAT améliorant les différents produits de l’agriculture, ainsi que les acteurs de la transformation, dans une démarche conduisant à l’augmentation de la productivité et des revenus des producteurs pour arriver à la réduction de la pauvreté.
Il été également question de l’utilisation des produits agrochimiques et phytosanitaires ». D’où la présence, à cette rencontre des agro-commerçants et négociants des produits phytosanitaires.
Le défi à ce niveau est grand parce que la plupart des revendeurs d’intrants, représentant des points de vente de produits agrochimiques, principalement dans les zones rurales, manquent de connaissances sur ces produits, les plus utiles pour gérer la production de manioc.
Il faut alors former négociants et commerçants de produits agrochimiques aux bonnes pratiques agronomiques, y compris sur la gestion des mauvaises herbes qui plombent le développement du manioc.
Tout ce monde sera enregistré sur Cassava Business Connector pour une plus grande efficacité du secteur agricole en Afrique.
Lomé : un rendez-vous d’échanges et de partages
La méthode choisie est classique et a permis à la cinquantaine de participants de prendre activement part aux échanges dans un jeu de rôle où chaque communication succède à une série de discussions appuyées par des questions réponses.
C’est ainsi que les sept communications de la première journée ont été déroulées. Il s’agit de :
- Variétés de manioc à haute valeur nutritive vulgarisées, stratégies de promotion au Togo ;
- Nouvelles opportunités dans le secteur des semences de manioc grâce à des investissements dans la technologie SAH (Semi-Autotrophic Hydroponics) ;
- Intrants agricoles, y compris la règlementation sur les pesticides et précaution de sécurité au Togo ;
- Revue de l’état de l’approvisionnement en intrant au Togo ;
- Précaution de sécurité pour l’utilisation des pesticides dans la culture de manioc ;
- Principes de gestion des mauvaises herbes, mode d’action des herbicides ;
- Opportunités de business pour les jeunes dans la chaine de valeur du manioc, y compris des opportunités de business sur les pesticides
- Et puis développement d’un bon état d’esprit pour une agro-industrie prospère.
Ce qui a surtout marqué la deuxième journée est la constitution des groupes de travail. Une dizaine de participants par groupe sont donc invités à réfléchir et à se prononcer sur quelques préoccupations liés à leur secteur d’activité.
Il s’agit voir comment identifier les systèmes qui régissent les systèmes de production alimentaire à base de manioc ? Comment peuvent-ils influencer les systèmes ?
Comment les systèmes influencent-ils les opérations ? Qu’est-ce qu’ils peuvent faire pour avoir une coexistence harmonieuse avec différents systèmes ? Un exercice dont la finalité est de tester chacun pour ce qu’il a appris au cours de ses assises.
Les résultats de la rencontre de Lomé
Tout est bien qui finit bien, et c’est avec une grande satisfaction que l’atelier de Lomé a pris fin, le 14 mai 2024. Tous ceux qui ont pris la parole à la cérémonie de clôture l’ont reconnu.
En termes de résultats, cette rencontre a été un succès parce que chaque participant a été renforcé. A commencer par les jeunes entrepreneurs.
Ces derniers ont été outillés sur les techniques d’entreprenariat et sur l’élaboration d’un business plan. Les producteurs qui ne connaissaient pas les 8 variétés de manioc du TAAT, c’est fait et ils savent que ces variétés sont disponibles au niveau de la recherche agronomique et à leur disposition.
Quant aux agro-commerçants ils appréhendent suffisamment leur rôle dans la gestion et l’utilisation des phytosanitaires, bref, comme le dit un responsable togolais de l’organisation Lomé est un semi.
L’arbre va grandir très rapidement pour donner des fruits.