Par Didier Hubert Madafime
On l’appelait Mère Jah.
Je ne sais vraiment pourquoi mais c’est une dame de petite taille, plus petite que la moyenne avec la coiffure à la mode Wailers comme signe distinctif.
C’est une passionnée de l’écologie.
Et les esprits qui ont les mêmes visions se rencontrent toujours, j’ai fait la connaissance de Mère Jah dans les couloirs de la Radio Nationale. On discutait de temps à autre de l’environnement mais surtout de l’écologie.
Un matin, elle débarque à la Radio avec le livre de Pierre Rabbi le Pape de l’écologie, certainement qu’elle a compris que j’ai des insuffisances sur cette thématique.
On fait des émissions qui m’ont permis de comprendre la philosophie derrière cette thématique. Il faut passer à notre ferme m’a t’elle souvent répété. Je le ferai, je l’ai toujours promis sans respect son désir jusqu’à quitter la Radio.
Ce matin, je me rends dans la forêt de Kpassè pour y aller chercher quelques informations dans le cadre d’un travail. Une fois fini mon interlocuteur me demande si je connais la famille Jah, oui, mais surtout mère Jah. Leur ferme n’est pas loin, faisons-y un tour.
Lui je le connais, dit le Père Jah. Sa fille arrive, mon interlocuteur lui demande comment ça va ? Elle répond, pas très bien. Moi je pensais à une mauvaise santé et tout en lui serrant la main, je demande et la Mère Jah? Et d’une voix douce, elle répond, Mère Jah est partie hier nuit.
Quand je suis sorti de mon abasourdissement, j’ai réalisé combien il tenait à cœur à la Mère Jah que je visite sa ferme même si c’est après elle, m’a visite à Kpassè était prévue depuis une semaine et je l’avais toujours repoussée pour des raisons diverses.
Simone de Beauvoir, dans les mémoires d’une fille rangée, avait écrit, ” malgré les promesses du ciel, je suffoquais d’horreur en pensant à la mort qui sur terre sépare à jamais les gens qui s’aiment”.
Repos éternel à toi et courage à ta famille.