C’est l’heure du bilan pour le Groupe Africain des Négociateurs sur le Changement Climatique, quelques mois après la fin des travaux. Le 12 février 2024, à Charm El Cheikh en Égypte, le Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique (AGN) a fait cet exercice consistant à évaluer les résultats de la COP28. Tout en appréciant les résultats obtenus au cours de cette rencontre, l’AGN) a réaffirmé son engagement à porter les aspirations de l’Afrique en matière de lutte contre les changements climatiques et à lui garantir le développement.
S’adressant à un panel de haut niveau au cours d’une réunion des parties prenantes post-COP28 se déroulant en marge du sommet de l’Union africaine (UA), le président par intérim de l’AGN, Alick Muvundika, a déclaré que le groupe continuerait à représenter et à défendre les priorités et les aspirations de l’Afrique au sein de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), un processus multilatéral consacré à la question climatique.
Dr. Muvundika a déclaré que l’AGN est prêt et va continuer à recevoir les conseils de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) et du Comité des chefs d’État de l’Union africaine sur le changement climatique (CAHOSCC) pour garantir la sauvegarde des intérêts climatiques du continent.
A titre d’exemple, il a cité la création et l’opérationnalisation historiques du fonds pour les pertes et dommages lors de la COP27 et de la COP28 comme un résultat exceptionnel pour lequel l’AGN a joué un rôle clé dans la prise de décision et a veillé à ce que les intérêts de l’Afrique soient bien articulés.
« Alors que nous commençons l’année, avec un regard sur la COP28 et en planifiant le sommet de 2024, je souhaite réaffirmer notre engagement envers la cause climatique du continent. Le groupe, guidé par la CMAE et le CAHOSCC, représente l’Afrique et reste un groupe fort et uni de négociateurs techniques prêts à sauvegarder et à défendre les intérêts de l’Afrique dans les processus de la CCNUCC », a déclaré le Dr Muvundika.
« Comme toujours, nous restons déterminés à suivre les conseils de nos décideurs politiques au niveau de la CMAE et du CAHOSCC pour garantir que nous restons en phase avec les politiques pertinentes qui guident le programme de développement du continent ».
Le président par intérim de l’AGN a souligné les décisions clés de la COP28, notamment : l’opérationnalisation du Fonds des Pertes et Dommages ; l’opérationnalisation de l’objectif mondial sur l’adaptation ; le premier Bilan Mondial (GST) ; et le programme de travail « Voies de transition juste ».
En soulignant la nature multiforme du changement climatique et ses impacts sur divers secteurs dans la plupart des pays africains, le Dr Muvundika a déclaré que le groupe est à la recherche des moyens innovants pour engager et renforcer constamment les synergies entre les négociateurs climatiques et les décideurs politiques du secteur de l’environnement et d’autres acteurs du climat, à savoir, les secteurs sensibles, tels que l’agriculture, l’eau et la santé entre autres.
« Le changement climatique est une question de développement qui dépasse le secteur de l’environnement. Par exemple, les impacts du climat sur la santé et l’agriculture ont été largement évoqués. Pour la première fois, nous avons eu une journée santé à la COP28 où les enjeux climatiques et sanitaires ont été abordés. En tant que négociateurs, nous avons donc besoin d’approches innovantes pour dialoguer avec ces secteurs sensibles au climat afin d’élargir non seulement notre propre compréhension, mais également de soutenir l’ensemble des secteurs du développement impacté par le changement climatique », a déclaré le Dr Muvundika, lors de son discours à la conférence.
Conférence dont l’organisation a été soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en Égypte.
S’exprimant au cours de la même réunion, le représentant résident du PNUD en Égypte, Alessandro Fracassetti, a souligné l’importance des partenariats et a salué celui qui existe entre le PNUD et le gouvernement égyptien, partenariat étendu à l’AGN.
« Je voudrais prendre un moment pour souligner le partenariat fructueux entre le PNUD et la présidence de la COP27 au cours des deux dernières années. La désignation de la COP27 à la fois comme « une COP de mise en œuvre » et « une COP africaine » a été déterminante dans l’élaboration des résultats de cette conférence.»
Par cette même occasion, le Représentant Résident du PNUD a reconnu les efforts et les ressources substantiels consacrés par le gouvernement avant et pendant la COP27.
Dans la même veine, le Représentant de la République arabe d’Égypte, l’ambassadeur Mohammed Nasr a félicité le PNUD pour son soutien constant à l’Égypte et à l’AGN et a souligné l’importance de l’AGN pour l’approche unifiée de l’Afrique en matière de négociations sur le changement climatique dans l’intérêt des besoins de développement du continent.
« Cette réunion fait suite à une conférence cruciale, la COP28 à Dubaï, où des décisions conséquentes ont été prises. Cette réunion en Egypte discutera de plusieurs questions critiques qui alimenteront les décisions clés à différents niveaux et réunions telles que le CAHOSCC et l’UNEA. Nous sommes donc heureux de soutenir les efforts continus autour d’une approche unie face aux défis de développement de l’Afrique », a déclaré l’Ambassadeur Nasr.
Par Friday Phiri et Didier Hubert Madafime