La COP27, la conférence annuelle sur les changements climatiques s’ouvre dimanche prochain, à Charm El-Cheihk en Egypte, mais au niveau de l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique et ses partenaires, c’est tout comme si, c’est déjà aujourd’hui. La marche organisée, ce jour dans les environs du site qui accueille les travaux de la COP27, à quelques jours de l’ouverture, en est la preuve…Didier Hubert MADAFIME, envoyé spécial –PAMACC
What do you want ? Climate justice. When do you want ? Now now, littéralement, qu’est-ce que tu veux ? La justice climatique et quand le veux-tu ? Maintenant, maintenant.
Le ciel égyptien de Charm El-Cheikh a été déchiré, une partie de la matinée par ce refrain, repris en cœur, en anglais comme en arabe, par les participants à cette marche et risque d’être ainsi, tout au long des travaux de la COP27, à cause de la détermination des organisateurs, mais surtout à cause de la tranche d’âge, de ceux qui y ont pris part. Ils sont jeunes pour la plupart, plus vulnérables aux effets des changements climatiques et donc conscients de l’enjeu.
Une marche sous surveillance
Un kilomètre pas plus et très encadré par la police égyptienne, la marche s’est achevée au pied du représentant du ministre égyptien de l’environnement Amr ESSAM, qui avait fait preuve d’une grande patience, afin d’écouter les doléances des uns et des autres.
Des doléances, il y en avait, des plaintes aussi et des propositions. « De façon globale, les africains ne veulent pas continuer par subir les effets dus aux changements climatiques, sans que quelqu’un ne paye la note ». Et dans la bouche de tous ceux, qui se sont relayés pendant cette séance, le mot le plus important à retenir est l’argent.
L’argent pour l’adaptation, pour les pertes et dommages, pour les énergies renouvelables, l’argent pour l’agriculture. Et en même temps, il faut arrêter la production des énergies fossiles afin de limiter les gaz à effet de serre. La doléance la plus poignante est celle du représentant des éleveurs. Leur secteur foudroyé par le réchauffement climatique sombre à petit coup, si ce n’est déjà pas fait et le risque, qu’ils sombrent avec, est une évidence.
La COP sur la terre africaine est donc une opportunité de mettre sur la table tous les problèmes liés aux changements climatiques, qui fragilisent le continent.
Le document qui fait tout ce point a été remis en mains propres par le Directeur Exécutif de l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique Mithika Mwenda au représentant du ministre de l’environnement.
Tout en reconnaissant la réalité d’un climat qui change, Amr ESSAM ne nie pas aussi la réalité de ses effets et ces dégâts sur le continent africain. « C’est ensemble, a-t-il souligné, que les solutions seront trouvées ». Rendez-vous donc dans deux semaines pour les résultats.