Par Didier Hubert Madafime
Après la COP 26 à Glasglow et les résultats qui en sont issus, la prochaine conférence, qui se tient dans moins d’un mois, à Sharm El-Sheikh en Egypte, risque de ne pas se parer des mêmes modes traditionnels de mécontentement, non pas, parce qu’elle se tient en Afrique, mais du fait que les africains ont longtemps attendu la fumée blanche climatique, sans en avoir aperçue, jusqu’ici, la moindre particule.
C’est comme la « chicha », toutes les promesses partent en fumée. Dès lors, l’occasion de l’Egypte, n’est pas à laisser passer, sans aucun doute, histoire de rappeler bruyamment, plus que d’habitude, en avoir assez des turpitudes des pays développés. Et tout doucement, ça gronde de partout, les marches, conférences et webiniares se multiplient sur le continent avec un seul slogan, la justice climatique pour les plus faibles.
Ces derniers, ont moins de chance de survivre à un grand bouleversement du climat, si les gros pollueurs ne sortent pas le chéquier.
Malheureusement, la 56ème session de l’Organe Subsidiaire de Conseil Scientifique et Technologique tenue en Juin à Bonn (Allemagne) n’a pas donné d’indications précises. Les mêmes divergences de point de vue entre pays sous-développés et pays développés.
Mis à part les questions qui voyagent de COP en COP, à savoir adaptation, atténuation et autres, c’est au sujet du mécanisme international de Varsovie sur les pertes et dommages, que la confrontation risque de se produire à la COP 27. Les pays développés ne veulent pas entendre parler d’une quelconque facilité financière.
L’accepter, C’est pour eux, se mettre à dos toute la misère du monde et tout ce qu’ils font le prouve. Et pourtant, les africains y tiennent et en font une question de principe, à savoir que « toute personne qui cause à autrui un dommage, oblige celui par lequel il est arrivé à le réparer.
A cette question, il faut en ajouter une autre plus complexe, celle de l’énergie. La guerre en Ukraine a mis un gros coup de canif dans la transition énergétique. Discrètement, certains pays ont rouvert leurs mines à charbon et d’autres qui craignent le prochain hiver, se lancent désespérément, à la quête de nouveaux gisements pétroliers et gaziers.
L’explosion de Nord Stream 1 et 2 et les tonnes de gaz qui en sont échappés, est un danger de plus pour l’atmosphère, de quoi éloigner davantage comme un horizon le 1,5 ou le 2°C du réchauffement climatique. En attendant que les spécialistes évaluent les dégâts sur la santé de la planète, la prochaine COP sera la cinquième en Afrique, deux pour le Maroc, une pour le Kenya et une pour l’Afrique du Sud.
Somme toute, il n’y a pas de quoi à se réjouir de leur bilan, parce que ces différentes conférences organisées sur le sol africain n’ont produit que des intentions. La seule, pour laquelle, j’en fus le témoin, la COP 22 à Marrakech, n’a été juste, qu’une toute petite conférence. Petite par la taille de son site, Bab Igli, petite aussi par le nombre de participants, 22000 contre les 30 ou 35000 habituellement réunis. Deux évènements ont pourtant marqué cette conférence.
C’est en plein travaux que Donald Trump a été élu. C’était le deuil le lendemain à Bab Igli, parce que celui-là, avait fait campagne sur le retrait de son pays de l’accord de Paris sur le climat, ce même accord dont Laurent Fabius, le président de la COP21, avait annoncé à l’ouverture son entrée en vigueur, la règle des 55/55 ayant été reunie, c’est-à-dire 55 pays cumulant 55% des gaz à effet de serre. Une salve d’applaudissements a accompagné cette annonce. Mais, à côté du protocole de Kyoto, ce traité international adopté à Paris à l’occasion de la COP21 est un nain.
Il ne va pas améliorer l’état du monde. Et tous ceux qui croient le contraire, sauf moi, ont totalement tort. Quid alors de la COP27?
Didier Hubert MADFIME est en xxpert en gestion des risques et catastrophes