Bonn, c’est terminé. Les discussions relatives à la préparation de la Cop 27 ont pris fin sans qu’il soit possible de dire exactement, ce qui en est sorti de ses pourparlers. « Nous continuons les discussions, avance chaque participant ». Pourquoi est-il si difficile de s’entendre face à un phénomène dont chacun sait qu’il n’en sortira pas indemne ? Élément de réponse dans ce dernier point de Didier Hubert Madafime, envoyé spécial PAMACC à Bonn.
Dans un contexte où le réchauffement climatique devient, de plus en plus ” fou”, il n’est pas facile que ça, lorsqu’on écoute les uns et les autres, à la sortie de plusieurs jours de négociations à Bonn.
Chaque pays, chaque région et chaque groupe, face aux effets du climat, a en effet, ses problèmes et les solutions qu’ils croient les meilleures, sauf que la vérité des uns n’est pas celle des autres.
Et en plus des changements climatiques, explique, Elisabeth Kahurani, directrice régionale (Afrique) au Conseil mondial des communications stratégiques (GSCC), il faut, en plus, prendre en compte aujourd’hui d’autres paramètres. Elle fait ainsi référence à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine, venue rendre plus explosive une situation, déjà tendue
Changements climatiques : le paradoxe africain
Sans être responsable, le continent africain est appelé à payer le prix pour les effets des changements climatiques.
Et comme d’habitude, ses négociateurs ne sont pas arrivés à Bonn les mains vides. Ils avaient dans leurs sacs des tas de doléances, a rappelé George Wamukoya, Chef d’équipe, soutien aux experts du groupe africain de négociateurs (AGNES) qui vont de l’agriculture en passant par l’adaptation et l’atténuation, sans oublier la gestion des terres et de l’eau, des secteurs clés dont leurs vulnérabilités causent déjà des soucis aux dirigeants africains et à leurs populations.
Et il faut y ajouter, ce qui a le plus tendu les nerfs à Bonn, les pertes et dommages. Pour l’instant, c’est le statut quo.
La colère palpable chez certains
l’Afrique n’est pas la seule dans cette galère, il y aussi les autres, qui ont leurs soucis face aux effets du climat et qui peuvent être du même ordre que ceux des pays africains.
C’est le cas, par exemple, des pays de l’Asie du Sud-est dont la représente, Margaret Yoovatana, spécialiste principale des politiques et de la planification en Thaïlande ne décolère pas.
Dans sa zone, il y a des millions de vie qui sont en jeu. « Le secteur agricole contribue à plus de 10% de la croissance dans sa région, fournissant les emplois à plus d’un tiers de la population active ».
Elle mesure les impacts des effets des changements climatiques sur les activités agricoles. En donnant son point de vue, c’est à ceux-là qu’elle a pensé si les solutions traînent à venir. Et puis, il y a la situation des femmes, surtout celle des femmes africaines.
C’est pour ces femmes que Angèle EBELEKE est à Bonn.
Le point focal, genre et changements climatiques, reste toutefois confiante, malgré les résultats des négociations à Bonn.
« Ça fait plusieurs décennies qu’on négocié, ça avance. On finira par y trouver une issue ».
L’un dans l’autre, les négociations à Bonn, sont restées coincées sur quelques éléments fondamentaux malgré les manifestations organisées par-ci par-là pour rappeler les pays riches à leur responsabilité pour un monde moins violent.
Ce qui a été constant à Bonn, c’est l’espoir de chaque participant, que quelque chose se passera avant la COP 27.