Par Didier Hubert MADAFIME
Sans être à Glasgow, on peut déjà imaginer ce que sera cette messe climatique : un fiasco.
Le G20, ce machin des présidents les plus rassasiés du monde, consacré en grande partie au réchauffement climatique, nous en a fourni déjà les preuves. Pendant que le Président français disait, a fière allure, que le sommet a été un succès, le Secrétaire Général de l’ONU faisait la moue.
“Je quitte le G20 avec des espoirs déçus” sonnait, Antonio Guterres. Donc, le cocorico du français est à classer dans le même schéma, qui a conduit à voyager de COP en COP, depuis une vingtaine d’années avec de minces résultats, alors que la température ne cesse de grimper au fur et à mesure.
En 2009, à la COP15 à Copenhague, les pays développés, pour s’extirper de l’échec de ce rendez-vous déposaient sur la table une promesse de 100 milliards, tous les ans, à partir de 2020 pour aider les pays pauvres à faire face aux effets liés à la vulnérabilité climatique et aux changements climatiques.
Plus de 10 ans après le compte n’y est pas. Il manque encore quelques milliards qui ne seront réunis qu’à l’orée de 2023. Et pourtant, ce sont ces pays-là qui ont siphonné, plusieurs siècles durant toute la richesse de la terre et qui en 2021 se voient incapables d’honorer un tel engagement.
D’ailleurs, 100 milliards pour qui ? Et comment le partager ? Le continent africain compte à lui seul 52 pays, tous dans une extrême urgence climatique. Qui seront les premiers bénéficiaires ? À eux, il faut ajouter les îles, qui n’ont plus d’avenir face aux effets du climat.
Nul doute que le monde reste divisé, comme au premier jour sur les solutions à utiliser contre le réchauffement climatique, malheureusement, le ciel est le même pour tout le monde, l’atmosphère unique. C’est, en tout ça, ce que Dieu a fait de mauvais. Et l’égérie de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg, l’a dit, l’histoire les jugera. C’est ce que je crois aussi.
Et comme écrivait un collègue à l’ouverture des travaux de la COP26, je cite : ” le plus cynique, c’est qu’avant de partir de chez eux pour la vadrouille, ils savent exactement comment ça va se passer”, fin de citation. Ce qui est certain, la pression, cette fois-ci va être au summum. Les jeunes, qui en 2009 avaient 10 ans sont aujourd’hui majeurs et qui observent le monde s’effondrer autour d’eux, ne voudront pas de l’ardoise, que leur laissent leurs aînés.
Boris Johnson le Premier Ministre anglais a bien lu ce qui pourrait se passer si cette COP26 échoue. ” Un échec de la COP26 déclencherait une colère incontrôlable”.
Les alibis pour que les jeunes soient renversants, cette fois-ci, sont contenus dans le dernier rapport du GIEC, le Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du climat. Le monde a plus de 2°celcius sera plus qu’un enfer. Même si on arrête tout aujourd’hui, ce monde ne sera pas évité. Il y a trop de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Donc, le changement attendu et craint sera réalisé mais on donnera une chance au climat de se stabiliser après. Ça importe peu aux dirigeants des pays développés que cela change maintenant ou demain. C’est pourquoi ils continuent dans l’hypocrisie à Glasgow.
Chaque dirigeant avance une échéance longue pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire 2050, 2060, 2070. Prenons le plus vieux des dirigeants Joe Biden, ça relèverait du miracle s’il continue de vivre à l’une ou l’autre échéance et les autres, s’ils vivent encore, ils ne tiendraient debout qu’à l’aide d’une canne.
Les dirigeants des pays développés continuent dans le déni. Même cette histoire de ” stopper la déforestation et la réduction de 30% de gaz à effet de serre relèvent d’une acrobatie. Comme disent les minas, une communauté du Bénin” djihan djihan mou djinan oh. Littéralement, ” chante chante ne pousse pas à chanter. D’ailleurs, comment réussir si chinois et russe qui brillent par leur absence à cette COP ne font pas partie du jeu. Eux qui ne sont jamais pressés dès qu’on évoque la question climatique. Or, sans un tir groupé, ces promesses-là ne pourront pas être atteintes. Donc, on ne peut pas décréter la lutte contre la déforestation.
Encore que les billes du bois qui quittent les pays pauvres prennent souvent le chemin des pays développés et ce n’est pas demain que ça va s’arrêter. Il appartient donc à chaque dirigeant, s’il a une conscience de faire l’inventaire de ses ressources forestières et de prendre une décision.
Dans l’accord de Paris sur le climat, il était bien prévu la réduction de l’exploitation des énergies fossiles. Six ans sont passés, cette décision est toujours au point mort. Il ne reste qu’une seule alternative, les jeunes, à qui on vole l’avenir de renverser la table. À l’heure où j’écris cette chronique, presque tous les dirigeants ont quitté Glasgow.
Nul doute que le monde reste divisé, comme au premier jour sur les solutions à utiliser contre le réchauffement climatique, malheureusement, le ciel est le même pour tout le monde, l’atmosphère unique. C’est, en tout ça, ce que Dieu a fait de mauvais. Et l’égérie de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg, l’a dit, l’histoire les jugera. C’est ce que je crois aussi.