Par Didier Hubert MADAFIME
Les médias, la société civile et les organisations de défense de l’environnement et du climat auraient consacré le reste de l’année à faire du bruit autour de ce rapport et ça n’aurait pas suffit, tout au moins pour le symbole.
C’est en effet, le premier, sur le réchauffement climatique, après le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, le plus climat-sceptique de l’histoire humaine de la planète. Comme d’habitude, il se serait moqué, s’il était encore là.
Le second symbole est à aller chercher dans le rapport lui-même. C’est la toute première fois, que les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont affirmé sans ambages les activités humaines 100 % responsables du réchauffement climatique.
Pendant longtemps, le langage était mesuré. Ils sont sortis, ces scientifiques, pour une fois, ” du politiquement probable ou peu probable” qui leur permettait de désigner, ce qui pourtant, saute aux yeux. Malheureusement, l’actualité, faute d’avoir noyé le rapport, l’a tout simplement rangé au second rang.
Bien évidemment, il y a le Covid19, qui presque deux ans durant tient toujours en haleine la race humaine. Vous l’auriez compris, face à la mort, il n’y a pas place pour autre chose, fut-il un rapport d’une telle utilité. Une actualité sanitaire, elle-même malmenée par le dossier afghan.
Mais face au réchauffement climatique, on a mieux à faire et en plus, pas de formule magique. Il faut s’adapter, encore s’adapter et toujours s’adapter, en tout temps et en tout lieu. La Louisiane a donné la preuve qu’en s’adaptant on peut bien réduire les risques liés aux catastrophes, tout au moins le coût humain.
Il y a 16 ans l’ouragan katrina à fait plus de 1500 morts dans cette ville américaine. Pour renverser cette tendance mortifaire, des infrastructures colossales ont été réalisées (digues, bassins de rétention, déversoir).
Au résultat, l’ouragan Ida, le plus virulent de tous les temps à fait pour le dernier bilan une dizaine de morts. C’est vrai que le coût matériel est lourd. L’enjeu de l’adaptation, c’est ça. Face aux catastrophes, sauver au maximum des vies. New-York et New-Jersey, par contre, continuent de compter leurs morts avec une ardoise astronomique de facture à payer pour les dégâts.
L’adaptation, faut-il le rappeler est une donnée essentielle face au réchauffement climatique. Pour ça, il faut une certaine expertise. Il faut être aussi stratège face aux incertitudes de la nature et avoir une volonté à tout crin. Bien sûr, il faut le nerf de la guerre.
Les Japonais qui pensaient avoir protégé la centrale nucléaire de Fukushima en érigeant un mur de 8 mètres de haut ont été surpris par la facilité avec laquelle les vagues issues du séisme de 2011 ont passé allègrement ce mur et ont provoqué l’un des accidents nucléaires catastrophiques de notre époque. Je conseille aux curieux le film documentaire ” Fukushima 50″.
Pèle-mêle, les milliards sont annoncés pour réparer ce qui est gâté sauf la vie, partout où la nature a manifesté sa colère ces derniers mois. C’est toute la différence avec le continent africain. Rares sont les pays en Afrique qui pourraient se relever d’une telle catastrophe. C’est d’ailleurs pour ça que les pays développés, responsables du réchauffement climatique observent le continent noir comme un oiseau en cage, tantôt avec compassion, tantôt avec mépris.
Au-delà de l’argent, très peu mettent en place un niveau d’organisation capable de répondre à une crise climatique majeure. Ce qui nous vaut, pour l’heure, la mansuétude de la nature. En 2021, la nature a utilisé le feu pour brûler toutes les souillures dont ces pays se sont rendus responsables et l’eau pour les nettoyer. Espérons, entrer dans 2022 plus propre que jamais. C’est ce que je crois.