Dans nos souhaits pour 2020, il faut être un petit génie pour imaginer ce qu’elle ne sera pas. C’est vrai, chaque année arrive avec ses caprices mais celle de 2020 ne s’effacera pas de sitôt de notre mémoire collective. Voitures garées, avions cloués au sol, hommes et femmes mis « en cage » comme des animaux, boutiques fermées, bref, la vie s’est arrêtée, en quelques mois avec ses cortèges funèbres.
Du vert, pour quelques économies, on est passé très rapidement au rouge dans certains pays développés. Les autres, surtout en voie de développement n’ont vu que du feu. Le comble, il n’y aura pas de COP26. Pour l’instant, ce rendez-vous climatique annuel est biffé comme beaucoup d’autres. Glasgow 2020, pour les acteurs climatiques, est pourtant sensée être une étape cruciale. Celle qui va permettre de mettre en place les mécanismes de gestion de l’accord de Paris sur le climat. C’est raté…. Analyse des faits !
Didier Hubert MADAFIME, Correspond à Cotonou de Climatereporters
Comme un incendie, la fumée est partie de Whuhan, la ville dont notre génération et peut-être, celles qui vont suivre, garderont aussi longtemps que possible le nom, pour avoir été l’endroit d’où est parti le mal. Et le feu, très lentement, s’est propagé et a atteint, en quelques mois tous les continents. Mais en attendant que les thèses complotistes livrent leurs secrets, pas de preuves tangibles pour l’instant, sauf lorsqu’on gratte un peu la surface et ‘ban’, on tombe nez à nez avec l’horreur.
Une chauve-souris et un pangolin, enfin, les coupables présumés. Ils ont été identifiés comme les responsables du connora virus. Et tout s’est arrêté, brutalement avec une telle violence, que les hommes ont jusqu’ici, du mal à croire ce qui leur arrive. Même un séisme n’aurait pas eu autant d’impact. Et ce qui restera, comme un traumatisme pour toute l’humanité, c’est le nombre de vies emportées.
Certains cadavres n’auraient même pas eu les dernières toilettes au grand désarroi de leurs proches.
Pourquoi ça ?
L’hypothèse de chauve-souris et de pangolin, si elle arrive à être confirmée, les hommes auront compris qu’ils ont eux-mêmes creusés leurs propres tombes en ignorant le respect de la barrière d’espèces. Et ça ne date pas d’aujourd’hui.
Toutefois, scientifiques et experts continuent de multiplier les « si » pour expliquer le moment où ces deux espèces ce sont croisées, chacune d’elle, ayant pourtant, pour elle son propre habitat. Mais en attendant, il y a des leçons à tirer. La première, on aurait consulté tous les « fâ » sur une probable origine d’une telle pandémie, qu’aucun « prête fâ » ne saurait imaginer un autre continent, autre que l’Afrique. Ici, on ne sait pas gérer l’environnement.
C’est ici qu’on décoiffe les forêts jusqu’à ce qu’elles perdent leur capacité de régénération. Ici, c’est un concentré de mauvais facteurs de gestion de la santé. La preuve, tous les responsables des institutions internationales imaginent le pire pour le continent. Pour l’instant, l’Afrique résiste et bien.
Cependant, COVID19 offre au continent africain une opportunité.
Celle évoquée dans une lettre cosignée par 100 intellectuels d’Afrique et de la diaspora, au temps de la pandémie, pour appeler les dirigeants africains à gouverner désormais avec compassion et en optant pour un changement radical de direction….La seconde leçon tient à une illusion.
De loin, chacun de nous a toujours regardé les autres continents à savoir l’Europe, l’Asie, les Amériques et autres comme des endroits où sont bâtis de robustes et solides infrastructures surtout sanitaires.
COVID19, a montré qu’il n’en est rien. La facilité avec laquelle tout s’est effondré montre que face à la nature rien n’est acquis définitivement. Au fait, tous les hommes sont logés en deuxième ou en troisième classe, comme ce fut le cas dans le « Titanic», et qu’en cas de naufrage, personne n’aurait eu le temps d’atteindre les canaux de sauvetage. On y est presque.
Se reconnecter avec la nature
C’est la troisième leçon.
La nature n’a jamais paru aussi si épanouie depuis le COVID19. L’atmosphère des villes, ordinairement polluées, à savoir Pékin, New-York, Bombay, Paris et mêmes certaines villes africaines et autres, s’est subitement éclaircie, la qualité de l’air, s’étant nettement améliorée.
Sans coup férir, la nature a repris ses droits avec tous les éléments qui la composent. C’est ainsi, qu’il a été aperçu, près des côtes, des espèces, qu’on a plus vues depuis des lustres. C’est, également, des cris d’oiseaux, précédemment noyés dans le brouhaha des villes, qui sont venus chahuter les tympans de plus d’un et aussi, l’envie de quelques espèces, retrouvées en villes et qui y sont, certainement pour venir constater ce que l’homme a fait de ce qui était leurs espaces.
Tous ces résultats, il faut le mentionner, l’ont été à marches forcées et ne sont pas des efforts fournis en faveur d’une prise de conscience volontaire et réelle. Et c’est là, la crainte. Il y a tout de même un mérite, moins de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, un réchauffement climatique contenu en dessous de 2 degrés Celsius, toutes ces choses, derrière lesquelles, la communauté internationale cours depuis 1975, en multipliant réunions et autres conférences, rien ne présageait, que ça pouvait se réaliser aussi si facilement.
La quatrième leçon et c’est la dernière est un rappel, tout est possible si l’homme le désire. La COP26, si un jour elle se tient ne sera plus comme les autres. Personne n’aura plus besoin de dessiner la place de l’environnement et des changements climatiques au cœur de nos sociétés.