Par Babacar Séne
Regards Croisés avec Monsieur Ely THIAO Technicien Supérieur en Protection des Végétaux Diplômé du Centre AGRHYMET/DFPV de Niamey Ex Agent de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) du Sénégal à Dakar
Mr Thiao considère l’invension.du criquet comme une “épidémie ” en Afrique de l’Est qui constitue une vraie menace pour l’Afrique de l”Ouest à travers une contribution alerte qu’il a partagé avec nous et qui fonde sa pertinence et son importance sur la nécessité pour les autorités, décideurs, techniciens, populations à faire face aux risques de voir la progression des criquets vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest par leur couloir habituel.
Mr Thiao estime que si un tel scénario.se confirme cela risque de compromettre notre prochaine production agricole et pastorale.
Ainsi Mr Thiao alerte mais aussi proposé des solutions et estime que quelque soit le scénario auquel on pourrait faire face, c’est maintenant qu’il faut prendre toutes les dispositions utiles pour une riposte adéquate et efficace.
Mr Ely Thiao considère cette contribution.comme une alerte, à ceux qui ont en charge la question d’en faire l’usage qu’ils en jugeront utile.
Mr Thiao repose sa contribution alerte sur le dernier rapport de la FAO qui confirme cette invension de criquets en Afrique de l’Est et qui est en train de mettre en insécurité alimentaire plus d’une dizaine de millions d’africains et de bétails.
Toujours selon le dernier rapport de la FAO, sa progression va continuer, et si on n’y prend pas garde, les essaims pourraient atteindre l’Afrique du Nord et de l’Ouest par leur couloir habituel quand les conditions météorologiques seront favorables.
D’ailleurs Mr Thiao informe que l’ Afrique de l’Ouest a connu cette invasion de criquets pèlerins sous toutes ses formes à trois reprises en 1988, 1993 et 2004, et le Sénégal n’est pas épargné. Une situation qui peut compromettre notre prochaine production agricole et pastorale qui risque d’étre anéantie par ces déprédateurs d’oû cette alerte que Mr Thiao lance à ceux qui ont en charge la question.
L’Afrique de l’Est malgré les moyens utilisés n’arrive pas à contrôler la situation, bien au contraire ça empire de jour en jour et c’est inquietant de voir ces criquets de tous les stades pulluler partout .
Le criquet pèlerin ne comprend nullement le langage des humains, estime Mr Thiao; il ne se fie non plus des frontières physiques tracées par l’homme, et ne bénéficie pas de campagne médiatique à la hauteur du danger qu’il constitue et il.continue tranquillement de se multiplier et de se propager dans sa zone printanière de reproduction qui lui est encore très favorable.
Dans ces pays de l’Afrique de l’Est notamment en Somalie, au Kenya, en Ethiopie et dans d’autres pays environnants, ils constituent une zone favorable à l’évolution du criquet grace aux conditions météorologiques déales, favorable par le manque d’expérience avérée dans la lutte antiacridienne de ces pays concernés si l’on en juge par les moyens de ripostes utilisés, favorable sur le plan de l’inaccessibilité dans certaines zones d’insécurité (zone des Shebab somaliens et zone de conflit yéménite).
Mr Thiao préconise pour relever les défis de ne plus s’empecher de voir les criquets commettre leur forfait en Afrique de l’Est, la bataille étant déjà perdue quand on se fie aux images diffusées et l’évolution de la situation sur le terrain, ni de les empêcher de regagner leur zone estivale de reproduction de l’Afrique du Nord et de l’Ouest quand les conditions météorologiques y seront favorables et hostiles dans la zone printanière dans les mois d’avril et mai, à moins qu’on ne puisse changer les conditions climatiques qui favorisent leurs déplacements, ce qui n’est pas encore à la portée des scientifiques.
Estime M. Thiao qui considère que la lutte contre le Schistocerca grégaria (SGR) est avant tout une affaire d’experts, de techniciens expérimentés, de populations impliquées avant d’être militaire et paramilitaire puisqu’on ne peut pas lutter efficacement contre un ennemi dont on ne connait ni ses mœurs, ni sa bio-écologie, ni sa stratégie de survie, etc.
Pour Mr Thiao la solution serait alors de les attendre à pieds fermes quand ils arriveront matures dans la zone Ouest-africaine en début d’hivernage (juin-juillet) comme se fut le cas en 2004, et ce scenario est très possible rajoute Mr Thiao.
Il s’agira également de l’avis de Mr Thiao de mettre toutes les expériences et compétences en contribution, pour localiser ou de géo-localiser exhaustivement tous les champs de pontes qu’ils auraient laissés derrière eux, puisque quand ils arrivent matures ils ne sont pas très voraces leur préoccupation première étant de trouver des sites de pontes favorables pour assurer la survie de leurs progénitures.
Mais aussi déployer suffisamment de moyens humains et matériels et impliquer les populations locales qui vont jouer un grand rôle mais aussi les militaires et paramilitaires dans la semaine qui suit les pontes pour que dès l’éclosion des œufs (9 e,10e ,11e 12e) quand les conditions seront favorables, ses équipes de traitements pré-positionnées puissent intervenir très rapidement avec moins de pesticides donc moins d’impact sur l’environnement ou pour agir plus écologiquement, creuser des tranchés tout autour des champs de ponte pour y piéger les larves néonates.
C’est la seule voie de salut confirme Mr Thiao qui est certes difficile pour venir à bout mais pas impossible.
Il s’agira d’adopter une stratégie commune et de l’étaler entre le Sénégal et la Mauritanie puisque si ce n’était pas le cas, les larves arrivées au stade imago en Mauritanie pourraient traverser la frontière et venir envahir le Sénégal au milieu de l’hivernage.
Cela nécessite évidemment une collaboration étroite estime Mr Thiao en plus des échanges d’informations entre les deux pays, des prospecteurs expérimentés et aguerris, une population avertie et impliquée dans la surveillance de proximité et des équipes de traitement dynamiques et bien formées dans le maniement des appareils de traitements et la manipulation des pesticides.
La possibilité d’explorer une autre stratégie est possible de l’avis de Mr Thiao mais elle reste plus difficile, plus coûteuse et plus nocive à l’environnement car ciblant les adultes en déplacements pour les empêcher de pondre ou de se nourrir par des pulvérisations aériennes ou terrestres.
Il s’agira ici de suivre un essaim depuis son envol le matin aux environs de 9 heures jusqu’à sa pause au crépuscule aux environs de19h le géo-localiser et avertir les équipes de traitements pour une intervention immédiate pour empêcher les femelles gravides de pondre et plus tard jusqu’à 9h pour empêcher les imagos de redécoller s’il s’agit d’essaim immature.
Mr Thiao estime en outre que quelque soit le scénario auquel on pourrait faire face, c’est maintenant qu’il faut prendre toutes les dispositions utiles pour une riposte adéquate et efficace.
Une interpellation aux autorités, décideurs, techniciens, populations face aux risques de voir notre prochaine production agricole et pastorale anéantie par ces déprédateurs.
Mr Ely Thiao considère cette contribution comme une alerte, à ceux qui ont en charge la question d’en faire l’usage qu’ils en jugeront utile.