Par Babacar Sene
Regards Croisés avec Emmanuel Diagbouga, Expert Burkinabé, inspecteur de l’Environnement et spécialiste en évaluation environnementale au Burkina Faso
Monsieur Diagbouba est au Japon pour la Formation sur les enjeux de la Convention de Minamata notamment sur le « renforcement des capacités pour la ratification et la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure »
il a profité pour visiter le Japon et est allé à kitakyushi a Fukuoka au musée de l’environnement et a pu découvrir et admirer la vie des Japonais avec le Concept d’Ecovillage qu’ils ont théorisé et pratiqué pour un pays qui a connu un désastre écologique avec les deux bombes.
Aujourd’hui en reconstruction jusquà devenir une puissance avec une forte industrialisation à travers son environnement et pourtant malheureusement, fréquemment chez nous “on oppose l’environnement et le développement industriel.
Il s’est convaincu que le “miracle” est possible en terme de développement socioéconomique de toute nation malgré les pires obstacles qui puissent se dresser.
Selon Emmanuel “c’est véritablement le miracle pour un pays qui a reçu deux bombes atomiques à Hiroshima (200,000 morts) et Nagasaki (70,000 morts) les 6 et 9 Août 1945 et qui a su se relever pour bâtir une économie forte et un tissu industriel de pointe au point d’être la 3e puissance économique mondiale en 2019,
Monsieur Emmanuel Diagbouba atteste que le japon non seulement force l’admiration mais il indique également que le “miracle” est possible en terme de développement socioéconomique de toute nation malgré les pires obstacles qui puissent se dresser.
Emmanuel pass en revue les étapes de réussite
Comment ils ont réussi cet exploit? Leur modèle peut-il faire tâche d’huile dans d’autres pays? Et leurs “ennemis” qui leur ont largué ses bombes, quels rapports ont-ils développés au cours de l’histoire ? Toujours conflictuels ? Pendant que ce pays déployait sa dynamique vers le sommet du développement, où étaient les autres ? Etc.
Au-moins une chose est sûr, le véritable développement socioéconomique est possible pour toute nation. Maintenant comment les gouvernants et la population vont s’organiser et se mettre au travail pour y arriver, c’est ça la question.
Le Japon dépend du Moyen-Orient pour près de 90% de ses importations de pétrole. Il est également pauvre en ressources naturelles : seule 17% de sa surface (370 000 km2) est cultivable.
La population active par secteur : agriculture (2,9%), industrie(26,2%), services (70,9%), chiffres de 2017.
Concernant le concept d”Ecoville : cas de Kitakyushu Monsieur Emmanuel Diagbobou a expliqué que la ville de Kitakyushu concentre une part importante de l’industrie japonaise remontant à 1901.
Le renforcement du tissu industriel “classique” avait donné lieu à de forts impacts négatifs importants au plan environnemental et social.
L’exemple emblématique est la pollution de l’eau de la baie de Kobé.
Ainsi naquît un mouvement de femmes contre les pollutions industrielles qui sera rejoint par des “organisations civiles”. Le résultat de la pression sur le milieu industriel et des autorités locales est la conception du projet d’Ecoville de Kitakyushu en 1989.
Une conférence de promotion de l’industrie environnementale de la localité se tint en 1997. Les membres constitutifs regroupent les autorités locales, le monde universitaire et les représentants de la population locale.
L’initiative est portée par la suite au niveau des autorités nationales qui l’entérinent.
La stratégie pour du projet repose sur 3 axes:
-l’éducation et la recherche mettant l’accent sur la contribution des universités et institutions de recherches;
-la recherche technologique et expérimentale mettant l’accent sur la recherche-développement ;
-la commercialisation visant à écouler les productions industrielles avec pour spécificité le recyclage des déchets industriels et urbains pour lutter contre les pollutions dont la ville souffrait bien avant.
En 1998, le projet est mis en oeuvre concrètement avec un budget de 77 billion yen (413 129 391 983 000 FCFA) dont 7 billion par la commune, le public 13,2 billion et le secteur privé 56,8 billon yen. Sur 2000 ha, s’érige l’ecoville de Kitakyushu avec 1000 emplois créés, 27 entreprises écologiques et 60 projets pratiques de recherches.
Kitakyushu a édifié ainsi une impressionnante écocité (Eco-Town), qui recycle chaque jour des centaines de tonnes de déchets industriels tout en alimentant en énergie les habitations et les commerces des alentours.
Les entreprises créées concernent entre autres le recyclage des tubes d’ampoules, les déchets urbains, électriques et de BTP, les véhicules usagés, les déchets plastiques,…
Actuellement, la ville constitue un véritable pool industriel qui intègre la protection de l’environnement comme un pilier essentiel.
La ville a reçu 12 prix internationaux pour son concept d’Ecoville de 1990 à 2017. Elle constitue une référence et un cas d’école pour le monde et ayant accueilli des sorties d’études de 161 pays avec 8676 participants en 2017.
A noter que dans la course vers le développement durable, l’écoville de Kitakyushu constitue un cas d’école. Le Japon dispose actuellement 26 écovilles.
Emmanuel se souvient qu’au Burkina Faso, “nous sommes à l’étape d’écovillages. La vision initiale était 2000 écovillages avant d’être orientée à la mise en oeuvre de 13 écovillages pilotes soit un par région.”
on oppose souvent l’Environnement au développement industriel a cause de la pollution mais le cas à Ktayushu démontre à bon escient que arriver à concilier l’Environnement l’économie et le social, bref le développement durable est possible et il se constate de visu à Kitakyushu.
Vivement que cet exemple fasse tâche d’huile ailleurs notamment en Afrique pour qu’on puisse profiter du business environnemental des éco-industries qu’offre le développement numérique et technologique.
Pour Emmanuell c’est une bonne initiative salutaire au regard d’enormes defis environnementaux face auxquelles nous faisons face!”
Aujourd’hui la ville constitue un véritable pool industriel qui intègre la protection de l’environnement comme un pilier essentiel au japon oû tout est reconstruit. “
Les communes, les fondations et les entreprises privées peuvent servir de bailleurs sans attendre forcément un budget de l’État puisque ce sera un centre dédié au tourisme donc générant des recettes.
En ce qui concerne le musée de l’environnement de la ville de Kitakyushu, Emmanuel considére cette ville comme un véritable modèle d’envoi de développement.
Kitakyūshū est une ville située dans la préfecture de Fukuoka, sur l’île de Kyūshū, au Japon. Elle est créée par la fusion de cinq municipalités : Moji, Kokura, Tobata, Yahata et Wakamatsu.
En 2016, la population de Kitakyūshū était de 960 525 habitants. La ville a une superficie de 487,88 km2.rappelle Emmanuel qui explique que la dite ville comporte plusieurs unités industrielles qui induisaient des impacts négatifs importants sur l’environnement et la santé humaine.
Pour changer la situation, sous l’impulsion des résidents, les dirigeants des usines se sont engagés dans l’intégration des innovations technologiques. C’est de cette manière que tout le pays d’ailleurs est devenu une référence en terme de technologie industrielle de pointe.
Ainsi, le gouvernement local définit le concept d'”Ecoville. Pour ce faire, tout le concept d’ecoville et de l’histoire de l’industrialisation de la ville a été conceptualisé et matérialisé dans le Musée de l’environnement qui a pour fonctions : étude et éducation environnementales, information environnementale, des activités environnementales en faveur du grand public.
c’est est un centre de promotion du concept d’Ecoville, des technologies environnementales, de maisons écologiques et des objectifs du développement durable. Il a été mis en place en 2001 et reçoit des milliers de visiteurs par an.
Monsieur Emmanuel voue de l’admiration a ce pays qui pour lui est une référence en terme de technologie industrielle de pointe.et prie de tout coeur que concepts retrouvés au japon
puissent étre répliqué au pays.
Il permettrait de prendre en compte la politique d’écovillages déjà mise en œuvre au pays et intégrer bien plus de concepts et innovations en matière d’environnement et de développement socioéconomiques, notamment les technologies du future, à la disposition du grand public.