Clandestins, migrant illégal, migration illégale ; ce sont des mots, utilisés dans une certaine presse, au jour d’aujourd’hui, pour désigner le migrant. Or, celui-ci n’est rien d’autre, que celui qui, pour une raison ou une autre, quitte son lieu de résidence habituelle pour se rendre dans un pays dont il n’a pas la nationalité.
Est-ce, certainement là, le crime ? Pas du tout ! Selon l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), la migration a existé, existe et existera toujours. Et pour sortir de tous les clichés qui avilissent la migration, l’OIM a fait le choix, d’aider les hommes des médias à mieux connaitre le sujet, en vue d’améliorer la qualité de la couverture médiatique sur la migration.
L’atelier de Tunis du 10 au 11 décembre 2019 est à inscrire dans ce registre. La migration, entre vérités et peurs, c’est un reportage de Didier Hubert MADAFIME, Correspondant Climatereporters à Cotonou
Rien n’a été fait au hasard pour ses deux jours d’atelier de Tunis sur la migration. A commencer par le lieu : Beit El Nakma, littéralement la Maison du Savoir. Quoi de mieux, pour accueillir une rencontre dont la finalité est d’élaborer une charte éthique pour une meilleure couverture médiatique sur la migration.
A l’OIM, aussi bien, chez les participants, tout le monde est d’accord, qu’il y a une certaine salubrité à faire au niveau des journalistes qui rendent compte des faits liés à la migration. Ensuite, la participation, elle a été de qualité.
La plupart de ceux qui étaient à Tunis sont des journalistes dont les expériences en matière de couverture médiatique des questions de migration sont avérées.
Et pour accompagner tout ceci, l’OIM a fait appel à ceux qui savent taper du poing sur la table, quand dans un reportage, un mot est mal employé ou sorti de son contexte.
C’est face à ce monde, que la cérémonie d’ouverture de l’atelier, aussi sobre, soit-elle, a eu lieu avec des mots forts, de la part du Chef de mission de l’OIM en Tunisie. Chiffres à l’appui, Azzouz Samri a montré le vrai visage de la migration et les non-dits qui l’entourent.
Les stéréotypes attachés aux migrants, les préjugés et les caractéristiques péjoratives ont fait du migrant surtout du migrant noir l’homme le plus dangereux, selon certaine presse de certains pays d’accueil du migrant et malheureusement relayés par des médias qui n’ont malheureusement pas les moyens de vérifier l’information.
L’enjeu
Désormais, il va falloir être plus responsable dans le traitement de l’information relative à la migration. Le guide intitulé « couverture médiatique de la migration fondée sur le droit international et les données factuelles dont chaque participant a eu copie est fait pour ça.
Les différentes communications de la première journée à savoir : la migration et les médias, la couverture médiatique de la migration fondée sur les faits et le droit international, pourquoi une charte éthique ? et le rôle des instances de régulations ont conduit à la constitution de trois groupes qui ont travaillé à l’élaboration de la charte éthique.
Il y a aujourd’hui 272 millions de migrants à travers le monde. Il y en aura davantage les années à venir du fait des phénomènes climatiques.
Tunis, sonne alors comme un appel aux hommes des médias pour améliorer la qualité des reportages sur la migration.
Il faut retenir que « nous sommes tous des migrants, peut-être pas aujourd’hui, demain, qui sait ».