Par Didier Hubert MADAFIME
C’est la saison des soutenances au CIFRED, le Centre Interfacultaire de Formation et de Recherche en Environnement pour le Développement Durable. Et parmi les travaux présentés, il y en a un, qui a, particulièrement retenu l’attention.
Il s’agit, de celui consacré, au statut et conservation durable des vautours au Nord-Bénin. Mathias Fanou Dansi, c’est de lui qu’il s’agit. L’intéressé, étudiant au CIFRED, en fin de cycle en master, a présenté, dans l’après-midi du lundi 29 juillet 2019, au CIFRED sur le Campus d’Abomey-Calavi, les fruits de sa recherche sur l’espèce étudiée.
La particularité de cette soutenance, vient, du fait, que le vautour, objet de cette recherche, dans la mémoire collective des peuples, de la sous-région Ouest-Africaine, est un oiseau mystique, entouré de mythes et d’histoires. C’est incontestablement, ces aspects, qui ont suscité autant d’intérêts pour cette soutenance.
Et, en face de l’étudiant, pour cette soutenance de Mathias Fanou Dansi, trois membres du jury, qui maitrisent, parfaitement les aires protégées, qui ne sont rien d’autre que l’habitat des vautours. Il s’agit du Professeur Chabi Vincent, Président du jury, du Docteur Gratien Boni, qui a joué le rôle de l’examinateur et puis le Docteur Jacques Boco Adjakpa.
Ce dernier est, non seulement, le rapporteur de la séance, mais aussi le maitre de mémoire de l’étudiant. Il faut, ajouter à cette liste, le nom du Docteur Peter D. M. Weesie, Enseignant-Chercheur à l’Université de Groningen au Pays-Bas, sans lequel, cette recherche n’aurait pas eue lieu.
Le vautour charognard, pourquoi ?
C’est une recherche, qui tombe à pic, surtout au lendemain de la publication, du rapport, de la Plateforme Intergouvernementale sur la biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBS), qui alerte sur la disparition de nombreuses espèces. Eh oui, les vautours font partie de la liste.
Il est désormais évident, que les populations, de vautour, connaissent un déclin drastique au Bénin. Les résultats de l’enquête, réalisée au cours des travaux, ont montré que les vautours sont chassés dans 50% des communes parcourues.
Et pour cause, toutes les parties du vautour dont l’oiseau tout entier, sont utilisées dans le traitement des maladies (93,86%), pour la prospérité (60,71%), la protection contre les mauvais sorts (64,29%), et la chance (50%).
Leur disparition est aussi due à la dégradation de leur habitat, la perturbation de la chaine trophique du fait des changements climatiques. Et pourtant, les vautours fournissent quantité de service.
Spécialisés dans la consommation des carcasses, les vautours détectent et éliminent les carcasses des paysages plus efficacement que tout autre capteur de vertébrés terrestres. En leur absence, les carcasses traineraient plus longtemps. Ce qui peut conduire à la dissémination des germes.
Appréciation du travail
Comme d’habitude, l’étudiant Mathias Fanou Dansi, a fait, une brève introduction de son travail. La plupart, des préoccupations du jury a tourné autour, de l’inventaire des vautours suivant les pistes-transects dans les Complexes Pendjari, W-Bénin et dans les forêts classées du Nord-Bénin.
Des réponses et des éléments de compréhension ont été apportés par l’étudiant. Au finish le travail a été accepté par le jury qui a, tout de même, modifié le thème initial. « Inventaire, distribution et conservation des vautours au Nord-Bénin », est, le thème, qu’il faut retenir désormais pour ce mémoire de recherche.
C’est une première, sur les vautours au Bénin, mis à part quelques études. C’est pourquoi, le Président du jury, le Professeur Vincent Chabia, a reconnu les efforts fournis par l’étudiant mais a aussi, saluer la qualité du travail.
Pour lui, le principal défi, aujourd’hui, est d’assurer, la conservation de l’habitat de l’espèce, pour mieux la protéger. Mathias Fanou Dansi est sorti de cette soutenance avec une note de 17,20.
Beaucoup de béninois, qui ont une peur bleue du vautour, ont certainement compris, que c’est une espèce, comme toutes les autres et en tant que tel, ils doivent prendre date, pour sa protection, à cause de son importance dans l’écosystème.