Par Didier Hubert MADAFIME
C’est une habitude chez les responsables de l’ONG internationale JVE, entendez Jeunes Volontaires pour l’Environnement, d’organiser chaque année, la semaine de la biodiversité culturelle.
2018 n’a pas dérogé à la règle. Pendant une semaine, Tsiko, dans la région de Kpalimè, a rompu avec son ambiance des jours ordinaires. Jeunes, acteurs de l’environnement, journalistes et membres de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire, se sont donné rendez-vous en République du Togo, du 8 au 9 septembre, pour célébrer la biodiversité vue sous le prisme de la Culture.
Bien gérer les ressources dont la nature nous a dotés en tenant compte de nos valeurs, tel était l’enjeu de Tsiko 2018 qui a lancé ses activités intellectuelles à travers l’animation d’une université imaginaire au flanc d’une montagne.
Il n’y avait pas meilleur cadre que la forêt d’Assimè à Tsiko pour accueillir cette université d’une journée, consacrée à la biodiversité culturelle et à l’agroécologie. Même si, pour certains, la traversée de cette zone montagneuse a été laborieuse, tous les participants se sont débrouillés pour atteindre le sommet.
Après de brefs échanges avec les gardiens de cette ressource naturelle sur les pratiques et connaissances des communautés locales, en particulier sur l’importance de la forêt d’Assimè pour ceux qui y vivent et pour la génération future, place a été aménagée pour l’agroécologie, le sujet du jour.
L’enjeu : faire face à l’insécurité alimentaire
Plusieurs communications ont été présentées sur les liens entre l’agroécologie et la santé, l’économie, la culture, le sol, l’environnement et le vécu quotidien. On aura compris, en écoutant Kossi Agbalègnon, l’un des communicateurs et coordinateur de l’ONG AGIDE, que l’agroécologie est un système proche du système traditionnel de production et qui utilisent les mêmes outils.
Elle s’oppose bien évidemment à l’agrobusiness, qui, de plus en plus, montre ses limites. Des échanges fructueux qui ont suivi, accompagnés des travaux en groupe, il ressort que le monde ne pourra pas être changé sans l’agroécologie et qu’elle finira par s’imposer tôt ou tard.
Le guide pour faire connaitre l’agroécologie
La deuxième journée à Tsiko a démarré par des échanges entre journalistes et membres de l’AFSA, l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en présence de son coordonnateur Million Belay.
Il a d’abord été question du guide de l’agroécologie, un outil pour aider les journalistes à mieux communiquer sur cette thématique et ensuite à mieux appuyer les activités de l’AFSA.
Les nouvelles de la place publique de Tsiko Kpélé sont venues conclure cette discussion. Préfet, roi, notables et populations ont marqué, de leur présence, le grand jour. Discours et beaucoup d’activités récréatives ont été au menu avec Sèna Allouka, le Directeur Exécutif de JVE International dans le rôle de maître de cérémonie. Le moment le plus attendu a été le lancement du guide de l’agroécologie.
Le Préfet de Kpélé Tsiko, roi et notables ont prié pour que la 15è édition de la Semaine sur la biodiversité culturelle ne soit pas la dernière. Ils ont prié aussi pour que les hommes des médias fassent un bon usage de ce guide. Tour à tour, les journalistes présents sont passés prendre un exemplaire de l’ouvrage des mains de chacun de ces invités de marque.
Il faut mentionner que les professionnels de la presse ont été reçus dans la pure tradition togolaise. Différents fruits du terroir leur ont été offerts. La présence la plus remarquable au cours de cette cérémonie a été celle de King Mensah. Ce dernier a livré le soir même un spectacle digne du nom au stade de Kpélé Tsiko pour clôturer la semaine sur la biodiversité culturelle.