Le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a appelé les gouvernements africains à reconnaître l’importance de l’enregistrement et de l’état-civil, à l’occasion de la célébration, ce vendredi, de la première Journée de l’enregistrement et de l’état-civil en Afrique (CRVS).
Il les a notamment invité à faire preuve d’un engagement supplémentaire en faveur du renforcement des systèmes CRVS dans leurs pays respectifs et de l’allocation de ressources suffisantes pour soutenir les initiatives CRVS, conformément à la Charte africaine des statistiques et à la Stratégie d’harmonisation des statistiques en Afrique (SHaSA).
Il a exhorté également tous les Etats membres à continuer à travailler à la modernisation des cadres juridiques nationaux, des infrastructures informatiques et des améliorations innovatrices des processus d’affaires, pour rendre les systèmes CRVS réceptifs aux demandes du public.
A partir du 2018, sous le thème “Promouvoir l’enregistrement civil universel innovateur et les Systèmes de statistiques vitaux pour une bonne gouvernance et une vie meilleure”, la Journée africaine de la CRVS sera célébrée le 10 août de chaque année, afin de sensibiliser le public à la nécessité de rendre visibles tous les Africains partout où ils vivent, grâce à des systèmes d’enregistrement civil et de statistiques vitales bien rodés.
La plupart des pays africains ont des lois régissant l’enregistrement systématique des événements vitaux. Cependant, très peu de pays ont maintenu un système d’enregistrement universel qui couvre tous les événements vitaux, y compris les naissances, les décès et autres événements vitaux pouvant survenir entre les deux, ainsi que les régions géographiques du pays.
Plus communément appelé “scandale de l’invisibilité”, un système d’archivage inadéquat rend la plupart des personnes les plus pauvres d’Afrique invisibles et marginalisées, ce qui limite leur accès aux avantages socio-économiques dans leur pays.
Le continent ne peut réaliser son rêve de parvenir à l’Agenda 2063 (l’Afrique que nous voulons), à moins que nous sachions qui nous sommes, combien nous sommes, où nous vivons, travaillons et ce avec quoi nous devons améliorer nos conditions de vie.
Cela exige que chaque événement vital soit enregistré et que les statistiques connexes soient collectées, compilées, produites et diffusées de façon régulière et cohérente, afin d’orienter les politiques et la planification, d’éclairer les processus décisionnels et de suivre les progrès, afin d’assurer transparence et responsabilité mutuelle, en vue d’atteindre le programme de développement de l’Afrique.
Des systèmes d’enregistrement civil efficaces en Afrique contribuent à l’amélioration des systèmes de gouvernance, à savoir: améliorer la capacité des individus à revendiquer leurs droits humains et civils, une meilleure base d’information pour que les gouvernements fournissent des services et des capacités améliorées de surveillance des efforts de développement humain.
Cela rend l’investissement dans le programme CRVS non seulement en temps opportun, mais un impératif stratégique pour le continent. Les CRVS devraient faire partie intégrante de la gouvernance régulière et routinière d’un pays et il incombe avant tout aux gouvernements de veiller à ce que les ressources nécessaires soient en place pour l’exécuter de manière harmonieuse et efficace.
Compte tenu de l’importance de la CRVS dans la vie de tous les jours, l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, en juillet 2016, avait déclaré 2017-2026
“Décennie pour le repositionnement de l’enregistrement civil et des statistiques vitales en Afrique au niveau continental, régional et national” et avait exhorté les gouvernements à réagir par des mesures appropriées.