La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mis à la disposition du Burkina Faso, ce jeudi à Dédougou, à environ 250 km de Ouagadougou, la capitale, sa Réserve régionale de sécurité alimentaire pour faire face aux besoins des populations en difficultés alimentaires.
La réserve est constituée de 4.303 tonnes de produits vivriers dont 2.053 tonnes de maïs, 1.000 tonnes de sorgho, 1.000 tonnes de mil et 250 tonnes de riz local et sera remboursée, grain pour grain, pour compter de janvier 2019.
Ces vivres, entreposés dans les magasins de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), sont vendus à prix subventionnés aux populations vulnérables, permettant ainsi au ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, de rassurer l’institution régionale des “dispositions idoines prises par son pays pour la reconstitution de la réserve, conformément aux conditions de remboursement”.
Le remboursement, grain pour grain, des céréales mises à la disposition du Burkina Faso, a d’ailleurs été rappelé par le commissaire à l’Agriculture, à l’Environnement et aux Ressources en eau de la Commission de la CEDEAO, Sékou Sangaré, qui a souligné que la remise de ces céréales était l’expression de la solidarité de l’ensemble des institutions communautaires à l’égard du Burkina Faso, en cette période de soudure, où une partie significative de sa population traverse une situation alimentaire difficile.
Pour lui, cette situation, qui est la conséquence d’un déficit pluviométrique 2017/2018, ainsi que des attaques des cultures vivrières par des nuisibles, comme la chenille légionnaire et les oiseaux granivores, est aggravée par une situation sécuritaire contraignante.
Selon M. Sangaré, les vivres mis à la disposition du gouvernement burkinabè viennent en appoint des deux premiers niveaux d’intervention que sont les stocks communautaires et villageois, ainsi que les stocks nationaux de sécurité, mais ils ont été rendus possibles, grâce à l’Union européenne, qui finance le Projet d’appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, à hauteur de 56 millions d’euros.
La CEDEAO, qui salue cette initiative de constituer des stocks au niveau de proximité des populations et au niveau national, encourage ses autres Etats membres à développer ce système de réponses efficaces, qui garantit l’accès à la nourriture pour chaque citoyen à n’importe quelle partie du territoire national et en toute période de l’année.
On rappelle que les stocks céréaliers de la CEDEAO sont constitués de produits vivriers locaux produits en Afrique de l’Ouest par des producteurs ouest-africains et achetés auprès de ces derniers, conformément à la volonté des dirigeants de l’espace communautaire de créer la Réserve régionale de sécurité alimentaire.
Lors du 53ème sommet de la CEDEAO, tenu le 31 juillet 2018, à Lomé, au Togo, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement s’était félicitée des mesures de mobilisation urgente de la Réserve régionale de sécurité alimentaire et appelé les Etats membres bénéficiaires à honorer leur engagement de reconstitution du stock mobilisé.
Créée le 28 février 2013, à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, par les leaders ouest-africains, cette Réserve vise, notamment, à compléter les efforts des Etats membres pour fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle rapide et diversifiée et se propose également d’exprimer la solidarité régionale à l’égard de ces Etats et des populations affectées.