PAMACC: L’Action Développement et Intégration Régionale (ADIR) a tenu, ce mardi 7 août, à Bujumbura, sa sixième réunion du Groupe National de Référence du PACT EAC2 (Promoting Agriculture, Climate and Trade Linkages in the East African Community-Phase 2).
« Faire un plaidoyer une politique industrielle qui s’adapte aux changements climatiques, qui bénéficie du commerce, et qui assure la sécurité alimentaire, tel était le but de cette assise », a déclaré, Godefroid Manirankunda, représentant légal de l’ADIR, lors du lancement des travaux.
Selon lui, l’industrialisation est une nécessité pour mettre en place une économie indépendante qui ne se conçoit que dans un cadre planifié. « L’agro-industrie ne peut dans ce contexte qu’être un secteur promoteur à condition que les filières mises en place apportent une réelle valeur ajoutée aux produits de base », a-t-il précisé.
Dans une étude publiée dans le cadre du projet ‘’ Promotion des liens entre l’Agriculture, le climat et le commerce dans la Communauté est-africaine-Phase 2’’, René Nsabimana, expert, a évoqué cinq priorités dont le Burundi doit prendre en compte dans l’élaboration de sa politique nationale d’industrialisation.
Il s’agit, selon lui, de la gestion durable des ressources en eau et des sols, l’adaptation climatique dans l’agro-industrie et les infrastructures, le respect des normes techniques pour les produits agro-industriels, la diversification des exportations ainsi que la conformité aux règles d’origines.
Procédant à l’ouverture officielle de cette réunion, Aimable Nkunzumwami, assistant du ministre de l’industrie, du commerce et du tourisme a signalé, pour sa part, que le gouvernement du Burundi a entamé la procédure d’élaboration de sa Politique Nationale d’Industrialisation.
« Et cette dernière, dans ses priorités, met en avant le développement de l’agro-industrie », a-t-il ajouté, notant que ‘’ce n’est pas un rêve’’. Car, a-t-il justifié, ‘’ le Burundi a des potentialités en matière d’agriculture diversifiée qui peut concourir à la valeur ajoutée’’.
Et de déplorer néanmoins que cette agriculture reste handicapée par une série de contraintes relevant des disponibilités des facteurs, du progrès technique, des politiques financières et des mécanismes d’incitation économique. Selon lui, ces handicaps doivent être levés pour atteindre l’objectif de l’agro-industrie et assurer la sécurité alimentaire.
Pour M. Nkunzumwami, les défis majeurs du secteur agro-alimentaire ont essentiellement trait aux formes centralisées de gestion du secteur, aux politiques de l’offre et de la pénétration du marché mondial, ainsi qu’au choix technique.
Il a ainsi annoncé que la réussite d’une industrialisation durable nécessite la mise en place d’une politique particulièrement intéressante à l’égard de tous les agents de l’extérieur, et exige que l’on accepte les règles de la spécialisation internationale articulée sur les chaînes de valeur.
Au cours de cette réunion, les participants ont également échangé sur la prochaine Stratégie de Développement du Secteur Privé (SDSP) de la Communauté est-africaine (CAE) (2018-2022).
Ainsi, via une déclaration, ils ont exhorté le Secrétariat de la CAE et les Etats membres à envisager des synergies entre le changement, le commerce, la sécurité alimentaire et l’agro-industrie lors de l’élaboration de la nouvelle SDSP.
Ils leur ont demandé en outre d’impliquer tous les acteurs nationaux et régionaux concernés de manière inclusive, y compris ceux impliqués dans le projet PACT EAC2.