Par Gooré Medard Zadi
La fièvre des protestations contre le projet de désaffectation des Blocs pétroliers 1,2, 4 et 5 des Parcs Nationaux de Virunga et de la SALONGA (région du Nord kivu) par le gouvernement congolais, et qui risque de mettre en peril, la vie des populations du sud kivu ainsi que celles du rwanda, continue de monter.
Après les acteurs de la société civile et les forces vives de la région concernée, les membres du Réseau sur le Changement Climatique de la République Démocratique du Congo(RCCRDC), ont eux aussi pondu une déclaration, ce 14 Mai, pour traduire leur désapprobation du projet en cours.
« Nous prenons l’option de désavouer tout haut ce projet dont les tenants et les aboutissants ne sont pas maîtrisés par le peuple congolais surtout en cette période où toutes nos pensées sont tournées vers le choix des dirigeants dépasser les égoïsmes nationaux en intégrant les notions de communauté internationale et d’humanité.»,a déclaré Appolinaire Zagabe Kamanyula, directeur exécutif du RCCRDC.
Le courroux de cette coalition réside dans le fait que ces deux réserves, d’ailleurs, patrimoines de l’UNESCO, sont des zones stratégiques et de véritables boucliers contre le réchauffement climatique.
Ces organisations de la société, engagées dans la préservation de l’environnement, craignent, par ailleurs, plusieurs menaces pour les riverains si d’aventure ce projet en venait à prendre forme.
Entre autres, des risques de pollution des eaux du bassin du Nil avec l’exploitation des hydrocarbures, la vulnérabilité de l’écosystème ainsi que la destruction de la biodiversité en général, à travers la destruction de la chaine trophique et la menace sur la biodiversité.
Enfin, le RCCRDC s’insurge contre cette exploitation minière qui, à l’en croire, pourrait entrainer l’expropriation des terres arables à bon nombre de communautés locales et avoir des impacts économiques néfastes sur les activités des pêcheurs du lac Edouard.
La pêche dans cette région génère annuellement environ 90 Millions de dollars US.
« La valeur du gisement est estimée à 6.758 milliards des barils contre 1 milliards de dollars que l’operateur propose exploiter la zone. Nous estimons que cela est dérisoire et ne peut par conséquent prétendre à développer notre pays », a martelé M. Kamanyula au nom du réseau.
Si rien n’est, d’ici là, pour empêcher ce projet, ce sont de nombreuses populations riveraines qui seront contraintes à l’errance, à des migrations déstabilisatrices, y compris les conflits déjà existants dans une province où les groupes armés pullulent et qui risquent d’être accentués.