Par Gooré Medard ZADI
La pollution plastique dans le monde a atteint une proportion des plus inquiétantes. Avec son cortège de menaces qui planent à ce jour sur les espèces marines.
Selon le dernier rapport de l’ONG cleanseas, ce sont environ 99 % d’oiseaux marins dans le monde qui auront ingéré du plastique d’ici 2050, si rien n’est selon pour juguler le phénomène.
La pollution plastique mondiale plus que préoccupante
Des actions et encore des actions. C’est de cela qu’a besoin « le grand bleu » dont près de 1400 de ses habitants ploient en ce moment sous une menace. Seuls, les gouvernements, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, la banque mondiale, la banque Africaine de Développement, les partenaires au développement et les organisations gouvernementales n’y parviendront pas.
Selon les dernières statistiques produites par les experts environnementaux onusiens, ce sont environ 500 Milliards de sacs plastiques, en partie d’usage unique, qui sont utilisés dans le monde.
Avec à la clé, près de 8 Millions de tonnes de plastiques, (équivalant à un chargement de camion d’ordures déversé chaque minute dans une décharge) qui finissent leur course dans les océans.
Des causes du phénomène
A l’origine de cette situation, l’insuffisance des actions de collecte et de recyclage des résidus plastiques. De même, nombreux sont les ordures qui échappent au contrôle, et du fait des eaux pluviales, des courants et vents, finissent par se retrouver dans les égouts, et plus tard dans les cours d’eau et les océans.
Au delà de l’incivisme écologique, d’autres facteurs naturels, comme les catastrophes composées de crue, les tsunamis et les glissements de certains sites de décharges situés parfois en bordure du littoral, sont l’une des causes principales de la pollution des océans.
En côte d’ivoire comme dans plusieurs pays d’Afrique et du monde, de nombreuses initiatives allant de l’interdiction de fabrication, de vente et d’utilisations des objets plastiques à usage unique et non dégradables, ont été entreprises par le gouvernement en vue de réduire à la transversale le phénomène.
Dû au fait que les résidus plastiques sont en partie les plus représentatifs d’entre les déchets en collecte dans le pays. Dans le district d’Abidjan, les déchets plastiques constituent 12% de l’ensemble des ordures collectées et sont une menace pour la santé des populations et l’environnement.
L’ONG ivoirienne, Stop aux Changements Climatiques (STO.C) qui s’insurge contre l’incivisme qu’elle brandit comme la cause majeur de la recrudescence du phénomène en terre ivoirienne, estime qu’il faut plus que jamais multiplier les actions en la matière.
« La pollution en cote d’ivoire et singulièrement celle plastique est plus que jamais préoccupante et est dû en partie à l’incivisme criard des populations. Aussi, faut il agir et multiplier les actions dans ce sens. La lagune Ebrié a désormais les déchets plastiques comme nouveaux habitants et c’est déplorable, » s’est dit inquiet Mr Zahi Oscar, secrétaire général de l’ong STOC.
La course vertigineuse de la menace plastique sur la population océanique
Le monde est en passe d’avoir un septième continent avec pour habitants, des résidus plastiques…tellement le
nombre d’objets plastiques incontrôlés est pléthorique. Alors qu’elle représente seulement 1% des eaux marines à l’échelle du globe, la Méditerranée compte en revanche 7% de tous les microplastiques (fragments de moins de 5 mm), qui ont atteint des niveaux record de concentration : 1,25 million de fragments par km², soit près de quatre fois plus que dans l’« île de plastique » du Pacifique Nord.
Selon, l’experte américaine en sciences des océans, Sylvia Earle, seulement 5% des déchets plastiques se trouvent à la surface des eaux quand l’ONG écologiste américaine va plus loin pour dire que 95% se trouvent sous l’eau et détruisent les créatures et les écosystèmes marins.
Aux larges du Honduras, dans les caraïbes, on estime à ce jour à presqu’une ile, la superficie de déchets flottant dans cette partie du monde, causé par des courants marins. Certaines projections en viennent à dire que, dans sous peu, l’on risque d’avoir dans les océans plus de plastiques que de produits de mer.
Au delà de la crainte d’être submergé par les ordures plastiques, ce qui semble le plus inquiétant pour des experts environnementaux, c’est surtout l’extinction de plusieurs espèces marines dû au plastique contenu dans les eaux.
Selon le récent rapport de l’association Cleanseas, ce sont près de 99 % d’oiseaux marins qui auront déjà ingéré du plastique en 2050 si rien n’est fait pour endiguer la menace.
Déjà, on dénombre une cause de mortalité assez importante chez les espèces animales. Plusieurs organisations non gouvernementales opérant dans la préservation de l’environnement, estime à 100,000, le nombre de mammifères et à un million celui d’oiseaux qui meurent par étranglement ou étouffement causés par des isolants plastiques.
En 2018, on estime à 1400, le nombre d’espèces en proie à la menace de la pollution plastique. Piégées dans des lignes de pêche ou empoisonnées par l’ingestion de plastiques, la plupart des espèces marines, dont les oiseaux et les tortues, sont menacées par cette pollution.
« Le plastique a aussi des conséquences négatives sur la santé humaine, précise Isabelle Autissier, présidente du WWF dans un communiqué. Les microplastiques contenus dans nos cosmétiques ou encore les bouteilles que nous jetons avec négligence et qui une fois en mer, se brisent en minuscules fragments, sont ensuite mangés par les poissons. Ils entrent ainsi dans la chaîne alimentaire jusqu’à nos assiettes : nous mangeons ce qu’ils mangent ! ».
En Thaïlande, dans le corps d’une baleine morte récemment, les vétérinaires ont retrouvé plus de 80 sacs plastiques…ce qui l’empêchaient d’ingérer tout aliment. Sur une plage du Kenya, Roger Harrabin, analyste environnemental pour la BBC, a capturé une tortue de mer, qui selon lui avaient administré des laxatifs pendant trois semaines.
Ayant sauvé la bête, dont le ventre a été évacué d’une quantité considérable de plastiques, Mr Harrabin a indiqué que l’animale marin avait avalée par erreur tous ces déchets plastiques dans son environnement nature.
De l’urgence de la multiplication des initiatives plutôt que des discours
De nombreuses organisations à travers le monde, sont résolument engagées depuis deux ans via le mouvement « Break free from plastic » à lutter contre l’usage du plastique non dégradable et affirmer l’importance de la prévention des déchets.
Une initiative qui cadre avec la thématique choisie pour l’année 2018 dans la lutte contre cette gangrène par le système des nations unies.
Cette année, l’ONU met l’accent sur la lutte contre la pollution plastique avec son slogan lancé en février dernier « Beat Plastic Pollution » en vue de mettre fin à la pollution plastique.
Et en particulier contre l’utilisation de plastique à usage unique qui représente la part la plus rapidement éliminable de la pollution. La Commission européenne a elle-même fait un pas important dans cette lancée en présentant récemment une proposition de directive visant à bannir purement et simplement un certain nombre de plastiques à usage unique qui polluent le plus fréquemment les océans.
Madame Earle suggère, que des actions mondiales corsées soient menées pour faire face à la problématique des plastiques polluants.
« Les déchets plastiques ne connaissent pas de limites et peuvent se déporter sur les rivages, y compris sur les îles désertes. C’est un fléau mondial qui requiert une riposte globale », a préconisé l’océanographe américaine.
« Il faut desormais agir et faire place aux discours sinon,nous risquons dans quelques années de consommer que des plastiques dans tous nos aliments.Car sous terre,des plastiques,en mer des plastiques et des plastiques. », se disent inquiets les membres de l’ong STO.C en Côte d’Ivoire qui souhaitent que soient menées des actions corsées et récurrentes de nettoyage des accotements de plage à travers la planète.
D’autres associations de la société civile,préconisent, en sus ,de larges campagnes de dépollution et souhaitent que les gouvernants dans chaque Etat planchent en faveur de la production plastique biodégradable.