Les besoins pour l’Afrique, concernant l’électrification sont immenses.
A ce jour, les tendances sont encourageantes, les approbations de financements se sont concentrées sur l’accès à l’énergie, c’est donc encourageant. Cependant, nous pourrions faire un peu plus, ont estimé des organisations de la société civile (OSC) africaine.
Réunies à l’auditorium Babacar Fall de la Banque africaine de développement (BAD) d’Abidjan, du 7 au 9 mai 2018, à l’occasion d’une première rencontre des OSC, il planchait sur le thème : « Réduire le fossé énergétique pour une industrialisation réussie de l’Afrique : table ronde pour diffuser les solutions à grande échelle ». Une rencontre organisée par plusieurs structures, notamment l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique (PACJA).
« Aujourd’hui, les financements pour l’accès à l’énergie sont importants. Nous n’entendons pas moins de la part de la BAD. Entre 2013 et 2017, les parts de financements sont passés de 16% à 70% c’est donc encourageant. Mais nous pouvons mieux faire, car le besoin sur le continent est encore immense » a souligné Thuli Makama, Africa Senior Advisor à OilChange international.
« Si l’Afrique et la BAD veulent réaliser l’industrialisation, il faut prendre en compte ceux qui parlent disent que c’est cher. Si vous démystifier le secteur, si vous enlever les subventions des énergies fossiles vous verrez le résultat. Il y a un cri de cœur. Les populations ont besoin de quelque chose de nouveau. Ne nous laissons pas distraire par le lobby des énergies fossiles. Nous avons besoin de la masse critique », a-t-elle ajouté.
Un avis partagé par Mithika Mwenda, secrétaire général de PACJA. « Seule une véritable synergie des actions de la BAD permettra de régler de manière transversale le problème. Et nous avons besoin de la masse critique des organisations de la société civile pour accompagner la Banque dans l’industrialisation du continent », a-t-il indiqué.
Selon les données actualisées, 640 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’énergie. L’objectif du continent est de combler le GAP d’ici à 2025. Pour cela il faut investir jusqu’à 90 milliards de dollars, a révélé Al-Hamadou Dorsouma, expert en changement climatique à la BAD.
« La BAD, toute seule, ne peut pas arriver à financer. Encore que dans certains pays, les coûts d’accès à l’électricité sont encore élevés. Sans compter qu’il manque souvent des projets bancables parce qu’ils ne sont pas bien préparés. Ce sont des barrières pour la pénétration des énergies renouvelables (ER) », a souligné Dorsouma, soulignant que si chaque pays détenait un projet cohérent et concis en matière d’accès à l’ER, il serait mieux accompagné.
Plus de trois cent organisations de la Société Civile (OSC), en provenance de divers pays africains sont réunis à Abidjan à l’initiative de la Banque Africaine de Développement pour plancher sur l’engagement des OSC dans l’industrialisation en Afrique.
Cette rencontre est la première du genre, après la décision de la BAD d’impliquer un peu plus les OSC dans des débats portant sur des sujets cruciaux pour le continent africain.