Par Kanzly MIDEH
Une avancée notable dans la stratégie de vulgarisation des problématiques liées à l’agriculture et à l’alimentation en Afrique sub-saharienne. C’est en substance ce que l’on peut retenir de l’atelier de renforcement des capacités organisé par la Banque mondiale et l’Initiative des médias d’Afrique (AMI), à l’intention d’une cinquante de journaliste africains du 13 au 15 juin dernier au Golf Hôtel d’Abidjan en Côte d’Ivoire.
Couvrir le secteur agricole au moyen d’une information de qualité
‘’Renforcer le reportage et la couverture des secteurs de l’agriculture et de l’alimentation en Afrique Sub-saharienne’’, C’est le thème autour duquel 50 journalistes africains venus de divers horizons (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Guinée, Mali, Sierra-Leone, Cameroun, Guinée Bissau, Libéria, Kenya, Zambie, Zimbabwe, Nigéria, Burkina Faso, Îles de l’Océan Indien) ont été formés.
Le grand public a besoin d’être sensibilisé aux enjeux de développement que soulèvent l’agriculture et l’alimentation, secteurs essentiels en Afrique sub-saharienne. Les professionnels des médias à qui cette mission incombe doivent eux-mêmes être outillés pour produire des articles et des reportages de qualité qui rendent compte des réalités du secteur agricole.
Dans son discours d’ouverture, le ministre ivoirien de l’Agriculture, Mamadou Coulibaly Sangafowa, a souligné que le rôle des médias dans la promotion des activités agricoles est très capital. Il est important pour un paysan d’être bien informé via tous les supports médiatiques et les TIC. Le domaine de l’agriculture étant très vaste, le journaliste doit avoir pour mission de véhiculer l’information entre les acteurs et stimuler des investissements dans ce secteur.
La Côte d’Ivoire a évolué dans sa production agricole évaluée à 6.000 milliards de FCFA en 2015. Le taux d’accroissement de la production agricole est passé de 80% à 90% de la production en 2016.
M. Pierre Laporte, Directeur-Pays de la Banque mondiale pour le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée et le Togo, s’est félicité que cette initiative se tienne en Côte d’Ivoire, véritable grenier de la sous-région. Il a indiqué que l’agriculture et l’énergie sont deux secteurs importants pour l’Afrique de l’Ouest et pour le reste de l’Afrique. D’où l’importance d’améliorer la productivité et la promotion de l’agro-business par l’implication effective et totale des médias.
Une formation à la hauteur des enjeux de développement du secteur
Ces trois jours de formation et de réflexions se sont articulés autour des sessions animées par des spécialistes de la Banque mondiale, de la société civile et de l’AMI. Éric Chinjé, coordonnateur Afrique de l’AMI, s’est penché sur le rôle des médias dans le développement.
Communiquer efficacement sur l’agriculture et l’alimentation, l’importance de l’agriculture pour les ODD, le lien entre nutrition et sécurité alimentaire, l’importance des politiques agricoles sont autant de préoccupations abordées au cours de ces sessions pointues.
Des formations qui ont offert aux participants des pistes de réflexions sur le futur de l’alimentation et la nécessité de redessiner le système mondial alimentaire, lutter contre le changement climatique et dynamiser les secteurs de la santé et la nutrition.
Notons que cette formation a également été enrichie par l’intervention de Khady Fall Tall, présidente de l’Association des femmes pour l’agriculture de l’Afrique de l’Ouest. Elle a soutenu que la femme joue un rôle prépondérant dans l’économie d’une nation de par son activité agricole en passant par les cultures vivrières et industrielles. Il est donc impérieux d’impliquer la femme dans les décisions et activités du secteur.
Une visite de terrain, supervisée par l’équipe du Dr. Anatole Koné et du CORAF sur les sites du Centre National Recherche Agricole (CNRA) dans la commune d’Azaguié au sud-est d’Abidjan, a parachevé cette formation. Les participants à la formation ont pu apprécier le travail expérimental de rendement de la banane plantain contre saison et de l’élevage, dans le cadre du “Programme de productivité agricole d’Afrique de l’Ouest”.
Au sortir de cet atelier, ce sont des journalistes bien formés qui ont pris l’engagement de s’intéresser résolument aux problématiques du secteur agricole et de l’alimentation en décidant de mettre sur pied le plus grand réseau de journalistes africains pour l’agriculture et l’alimentation.
Un réseau spécialisé qui verra le jour dans les prochains mois.