Le président français François Hollande a estimé lundi que l’appui de la Chine était «essentiel» pour parvenir à un «accord global et ambitieux» à la Conférence de l’ONU sur le climat à Paris, au premier jour d’une visite officielle.
«Je suis en Chine pour obtenir des autorités chinoises la possibilité d’un accord global et ambitieux pour permettre de limiter à deux degrés le réchauffement» de la planète, a déclaré M. Hollande à son arrivée lundi matin à Chongqing, mégapole industrielle du sud-ouest du pays.
«L’appui des Chinois est essentiel», a-t-il ajouté. «La lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu humanitaire – comment la planète pourra être préservée -, c’est aussi un enjeu économique considérable, ce qu’on appelle la croissance verte», a déclaré M. Hollande.
Accompagné d’une délégation d’une quarantaine de chefs d’entreprise et de plusieurs ministres (Affaires étrangères, Écologie, Finances), M. Hollande s’est rendu dès son arrivée à Chongqing dans l’entreprise sino-française de traitement des eaux Tangjiaoto, illustrant la coopération bilatérale en matière de croissance verte.
Fer de lance du développement économique chinois, Chongqinq, l’une de ses bases industrielles du pays, est confrontée à d’immenses enjeux environnementaux à l’image du pays entier.
Alors que la Chine concentre plus de 20 % de la population mondiale, elle ne dispose que de 7 % des réserves naturelles d’eau douce de la planète. Or ces réserves diminuent d’année en année sous l’effet de la croissance démographique, de l’urbanisation et du changement climatique et le pays risque de se retrouver sous peu dans le groupe des pays ayant des difficultés pour s’approvisionner en eau potable.
La pollution d’origine industrielle, agricole et domestique, a fortement accentué les problématiques en matière de protection de la ressource en eau. En Chine, 60 % des eaux souterraines sont polluées.
La compagnie Tangjiaoto, opérationnelle depuis 2009, traite les eaux usées d’environ un million d’habitants. Une technologie mise en oeuvre par Suez permet de traiter les boues générées, les sécher et de les valoriser sous forme de combustible de substitution qui sont ensuite utilisés pour alimenter la station d’épuration.
Au cours de sa visite, M. Hollande a officialisé la création de Derun Environnement, issu d’un accord de coopératioon entre Suez et son partenaire New World Services, d’une part, et Chonqging Water Assets d’autre part. Derun Environnement a l’ambition d’être un acteur incontournable dans le secteur environnemental en Chine (production et distribution d’eau potable, traitement et recyclage d’eaux ausées, dépollution des sols…)
M. Hollande est jusqu’à mardi en Chine pour tenter de convaincre ce pays-clé dans la lutte contre le réchauffement climatique de donner un élan décisif aux négociations avant la conférence de Paris.
Avec 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine est le premier pollueur de la planète et son engagement pour le succès de la conférence de l’ONU (30 novembre-11 décembre) fait de ce pays un arbitre majeur des négociations, dont la dernière session de travail à Bonn a ravivé la traditionnelle fracture entre pays développés et en développement.
Enjeu principal de son déplacement, M. Hollande va chercher à obtenir auprès de son homologue Xi Jinping une forte déclaration commune, qui pourrait intervenir à l’issue d’un entretien bilatéral lundi à Pékin, pour parvenir à arracher un accord à Paris visant à enrayer la hausse des températures.