Le groupe nigérian N-Gas a menacé de réduire drastiquement ses exportations de gaz vers le Ghana, en raison d’impayés accumulés par la compagnie nationale d’électricité. Accra a dépêché une mission gouvernementale au Nigeria pour des négociations d’urgence.
Selon la presse ghanéenne, une délégation de haut niveau conduite par le ministre de l’Énergie Kwabena Donkor est au Nigeria ce jeudi afin de négocier un accord avec la compagnie énergétique N-Gas. Cette dernière menace de réduire de 70 %, à partir de vendredi, ses livraisons de gaz vers Accra en raison d’impayés accumulés par Volta River Authority.
La compagnie électrique ghanéenne devrait environ 181 millions de dollars à N-Gas, selon les estimations du groupe nigérian qui a averti de ses intentions la West African Pipeline Company (WAPCo), l’opérateur du gazoduc reliant le Nigeria, le Togo, le Bénin et le Ghana.
Ultimatum
Selon Walter Perez, le directeur général de WAPCo, la mise à exécution de la menace de N-Gas pourrait conduire à une “situation désolante” pour le secteur de l’électricité au Ghana, a rapporté l’agence Reuters. Volta River Authority devrait également 103 millions de dollars à WAPCo, selon la même source.
L’ultimatum de N-Gas fait suite à une injonction de la Nigeria National Petroleum Company (NNPC), la compagnie nationale des hydrocarbures du Nigeria.
En raison des impayés accumulés par Volta River Authority, N-Gas se serait retrouvé incapable de régler des factures auprès de la NNPC, qui aurait menacé de diminuer sa fourniture de gaz à la compagnie nigériane.
NNPC est l’un des actionnaires de N-Gas aux côtés de Shell Petroleum Development Company (SPDC) et Chevron Nigeria.
N-Gas a été critiqué par le passé pour ne pas avoir respecté ses engagements de livraisons. L’accord initial passé avec VRA au Ghana portait notamment sur la fourniture de 120 millions de pieds cubes de gaz naturel.
Selon Walter Perez, environ 100 millions de pieds cubes de gaz naturel ont circulé par jour à travers le gazoduc depuis juillet.
Le gaz fourni par N-Gas alimente la centrale thermique de Takoradi.
Colère
Le Ghana a été confronté durant tout le long de l’année à de sévères coupures de courant qui ont affecté l’activité économique et provoqué la colère des populations.
Le président Mahama a promis d’y mettre fin au plus tard début 2016.
L’exploitation des réserves de gaz du champ Jubilee censée booster la production électrique du pays a pris du retard et n’en est qu’à ses débuts.
Par Jeune Afrique