Une mission des services du FMI conduite par M. Cheikh Anta Gueye a séjourné à Niamey du 14 au 28 septembre 2015 pour mener les discussions portant sur les sixième et septième revues du programme appuyé par un accord du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC)1, approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 16 mars 2012 (voir le Communiqué de presse no 12/90).
La mission a aussi discuté de la requête des autorités pour une augmentation de l’accès aux ressources du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance ainsi que l’extension du programme pour une période d’un an.
A l’issue de la mission, Mr. Gueye a fait la déclaration suivante :
«Les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont convenu, au niveau des services du FMI, d’un accord en vue de la conclusion des sixième et septième revues du programme appuyé par la FEC. Sous réserve de l’approbation de la Direction générale et du Conseil d’administration du FMI, les politiques du gouvernement pourraient être soutenues par un décaissement de 39 millions de DTS (environ 32 milliards de FCFA). L’examen par le Conseil d’administration du FMI est prévu en novembre 2015.
« Dans l’ensemble, les résultats macroéconomiques du Niger ont été satisfaisants, malgré les chocs sécuritaires et humanitaires. Après une accélération à 6,9% en 2014, tirée par l’agriculture et les services, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est prévue à 4,4% en 2015, du fait d’une croissance moins forte de l’agriculture et une plus faible production des secteurs pétrolier et minier. L’inflation était négative (-0,9 %) en 2014 et est restée modérée en 2015, avec un taux annuel moyen de 0.1% en août 2015, grâce à une bonne campagne agricole et au programme gouvernemental de vente des céréales à prix modérés en faveur des couches vulnérables.
« Le faible montant des recettes recouvrées, les dépenses de sécurité imprévues et l’insuffisance de l’aide budgétaire extérieure sont autant de facteurs qui ont eu des effets négatifs sur la situation budgétaire, y compris l’accumulation d’arriérés de paiements intérieurs et la faible exécution des dépenses prioritaires; aussi, la plupart des objectifs budgétaires du programme pour fin 2014 n’ont-ils pas été atteints.
« Cependant au cours de l’année 2015, des progrès importants ont été enregistrés et une grande partie des objectifs du programme ont été atteints, avec un règlement substantiel des arriérés de paiements intérieurs. Le gouvernement a également fait des progrès importants dans la mise en œuvre des réformes structurelles.
« Les perspectives économiques à moyen terme demeurent favorables. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 6.5% en moyenne de 2016 à 2018, grâce surtout à l’expansion du secteur des industries extractives et à l’augmentation des investissements publics et privés. L’inflation devrait se maintenir en dessous de 2 %, c’est-à-dire bien en dessous du critère de convergence de 3 % de l’UEMOA.
Toutefois, les perspectives à moyen terme restent exposées à des risques intérieurs et extérieurs considérables, au nombre desquels figurent les retombées négatives des conflits régionaux et la vulnérabilité du pays aux catastrophes naturelles.
« Dans ce contexte, le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificative pour 2015 et un projet de loi de finances pour 2016 en phase avec les priorités de développement et l’amorce de la correction progressive des déséquilibres budgétaires, en vue de préserver la viabilité budgétaire.
La mission et les autorités se sont aussi entendues sur un calendrier révisé de réformes structurelles pour le reste de 2015 et l’année 2016 centrées sur la mobilisation des recettes, la gestion de la dette et des dépenses publiques, la gestion des ressources naturelles et le climat des affaires.
«La mission a été reçue en audience par le Président de la République, S.E. M. Issoufou Mahamadou, et le Premier Ministre, S.E. M. Brigi Rafini. La mission a en outre eu des séances de travail avec le Ministre de l’Economie et des Finances, M. Saidou Sidibe, le Ministre de l’Energie et du Pétrole, M. Foumakoye Gado, le Ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, M. Alma Oumarou, et le Directeur National de la BCEAO, M. Maman Karim, ainsi que d’autres hauts cadres de l’administration. La mission a également rencontré des représentants des syndicats, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.