La coordinatrice du programme régional Industries Extractives de l’Ong Oxfam en Afrique de l’Ouest, Mme Nadine Koné a exhorté, mercredi à Dakar, les Organisations de la Société civile africaine (OSC) à s’inspirer de l’expérience du processus de révision du code minier du Burkina Faso, afin qu’elles puissent tirer une leçon et adapter une stratégie adéquate pour une amélioration de la gouvernance et de la transparence du secteur minier dans la sous région.
Mme Koné a fait cette déclaration à la cérémonie d’ouverture d’un atelier sur la capitalisation et le renforcement de capacités dans le processus de révision du code minier en Afrique, plus particulièrement avec ses partenaires du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad, du Sénégal, du Burkina et les chargés de programme Gouvernance et/ou Industries Extractives.
Cette rencontre de trois jours, vise à partager les expériences de la société civile dans les processus de révision de codes miniers du Sénégal et du Burkina avec les autres pays invités et de renforcer les capacités des participants sur les nouvelles normes et initiatives internationales de transparence dans les industries extractives.
‘’Nous avons accompagné le processus de révision du code minier au Burkina qui s’est terminé d’une façon satisfaisante parce que le code a été adopté et les recommandations de la société civile ont été prises en compte.
Etant donné que le Sénégal est toujours dans le processus et que nous avons d’autres pays qui s’engagent dans le même processus, nous avons pensé que se serait bien de partager l’expérience du Burkina avec ces pays afin qu’ils puissent tirer une leçon de ce que les collègues du Burkina ont vécu et adapter leur propre stratégie au niveau de chaque pays respectif’’, a-t-elle indiqué.
Selon OXFAM, malgré les efforts entrepris pour améliorer la gouvernance du secteur minier en Afrique de l’Ouest, les pays riches en ressources tirent peu de profit de l’exploitation minière et les revenus ne profitent pas suffisamment au développement local.
Ces limites sont dues, entre autres, au déficit de politiques et de cadre légal adéquat, à la faible capacité de négociation des Etats, au manque de transparence et de responsabilité.
Pour relever ces défis, Mme Koné a expliqué que la société civile doit jouer un rôle d’initiatrice du processus des reformes minières inclusives au cas où elle identifie des faiblesses et des limites dans la législation minière.
‘’Dans certains pays, les OSC sont associées de facto au processus de réforme minière. Son rôle consiste à se préparer pour faire des contributions pertinentes et refléter tant que possible le point de vue des citoyens et des communautés. Dans le cas contraire, elle doit s’organiser afin de prendre la place qui doit lui revenir dans le processus’’, a-t-elle souligné.
Comme recommandations, Mme Koné explique que le processus de révision doit être inclusif, ouvert et participatif pour toutes les parties prenantes parce que chaque partie autant l’Etat, le secteur privé, la société civile, les communautés ont leur mot à dire en ce qui concerne la gouvernance du secteur des industries extractives.
Prenant également part à la rencontre, le président de la coalition burkinabè ‘’Publiez ce que vous payez’’, M. Jonas Hien a rappelé la détermination de la société civile du Burkina pour arriver au terme du processus de réforme du code minier. Il a exhorté les OSC des autres pays présents à l’atelier à susciter la révision des codes miniers au niveau national pour le bien-être des populations et le développement local.
Selon lui, après dix années d’application du code minier du Burkina, la société civile s’est rendue compte que le code comportait beaucoup d’insuffisances, en ce sens que les communautés qui vivent sur les sites miniers souffrent plus d’impacts négatifs que de bénéficier des impacts positifs de la mine.