Par Houmi Ahamed-Mikidache
Au début du mois de juillet, plus de 2000 scientifiques se sont réunis à Paris à l’Unesco.
A l’approche de la Conférence de l’ONU sur le Climat, prévue en fin d’année, il était nécessaire pour ces scientifiques d’exposer à nouveau leurs travaux, mais aussi d’apporter des solutions, sur l’adaptation, l’atténuation, le financement, le transfert des technologies, mais aussi le renforcement des capacités.
Cette conférence a vu la présence de quelques scientifiques africains. Des scientifiques, dans l’anonymat et des scientifiques mis en valeur par l’organisation. Mais des scientifiques compétents. Dans le domaine de la météorologie, le développement durable, les énergies renouvelables, la foresterie… Mais pourquoi y a-t-il si peu d’Africains dans ce type de conférence ?
Pourquoi les scientifiques africains ne sont-ils pas aussi présents que leur confrères européens et américains ou même asiatiques ? Parce qu’ils ne sont pas soutenus financièrement, a souligné le scientifique sénégalais Cheikh Mbow, scientifique basé à Nairobi au Kenya.
Y aura-t-il un jour une conférence d’une telle envergure en Afrique ? Oui, c’est ce qu’il souhaite. Et, ils sont nombreux à le vouloir. Mais le chemin est encore long, d’après lui . « Rare sont les scientifiques africains à être complètement soutenus par leur pays pour participer à des conférences internationales, » souligne-t-il.
Récemment, la nouvelle présidente de l’île Maurice, Ameenah Gurib-Fakim,scientifique de profession, a participé à une conférence à Londres sur le développement industriel et scientifique en Afrique. Avec la présence des ministres de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de l’Ethiopie et de l’Ouganda, des Ministres en charge de la Science et des technologies .
Cet événement a eu lieu quelques semaines après la conférence scientifique à l’Unesco à Paris, et quelques jours après la conférence sur le financement du développement durable à Addis Abeba, en Ethiopie.
Pourquoi n’avoir pas organisé ce type de conférence en Afrique ? Dans le programme de cette conférence à Londres, il n’est fait aucunement mention des questions liées au changement climatique. Mais les organisateurs, l’ONG Planet Earth Institute (PEI), accréditée par l’ONU, ont annoncé de manière informelle qu’il se pourrait qu’il y ait des experts spécialistes de la question du réchauffement planétaire.
Il y a bien eu des références au changement climatique. Il y a eu des réflexions sur comment le secteur privé pourrait aider à l’accélération des avancées technologiques et scientifiques dans le continent.
A quelques mois de la COP 21, les scientifiques africains doivent se réunir pour apporter leur expertise au groupe Afrique. C’est ce que souhaite Cheikh Mbow. Mais sera-t-il finalement entendu?
* L’ONG Planet Earth Institute est basé à Londres en Angleterre, mais dispose de bureaux régionaux à Luanda en Angola.
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