Des négociants ivoiriens du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial, ont créé mercredi à Abidjan un groupement pour être plus compétitifs sur le marché des exportations de la fève, jusque-là contrôlé par les multinationales du chocolat.
Le groupement des négociants ivoiriens (GNI), né de la fusion de six sociétés d’exportations de café et de cacao, vise une part de 20% du marché, au lieu de 5% actuellement, a déclaré Malick Toé, son président.
“Nous devons nous battre et rétablir un certain équilibre pour qu’on puisse être compétitifs, sinon les nationaux vont disparaitre”, a expliqué un des exportateurs.
L’objectif “final” du GNI est de susciter des “champions nationaux dans le café et le cacao” sur un marché où les “nationaux ont du mal à accéder aux financements”. Le GNI a demandé “un soutient de l’Etat” pour occuper “une place significative sur le marché du “cacao national”.
La campagne cacaoyère ivoirienne s’est soldée en 2014 par une production record de plus de 1,7 million de tonnes en 2014, soit 35% des récoltes mondiales.
L'”or brun” représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population ivoirienne, selon la Banque mondiale.
Le géant américain Archer Daniels Midland (ADM), le groupe helvétique Barry Callebaut, numéro un mondial du chocolat industriel, ainsi que Cargill, Nestlé et Mondelez dominent le marché ivoirien des exportations de cacao dont plus de 80% sont acheminés vers l’Europe.