Lors de la troisième Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement, à Addis-Abeba, les pays se sont mis d’accord aujourd’hui sur une série de mesures audacieuses pour réformer les pratiques financières mondiales et générer des investissements pour faire face à un nombre de défis économiques, sociaux et environnementaux.
L’accord révolutionnaire qu’est le Programme d’action d’Addis-Abeba, offre une base pour la mise en œuvre du Programme mondial du développement durable; les dirigeants mondiaux devraient l’adopter en septembre.
193 États membres des Nations Unies participant à la Conférence, sont parvenus à un accord, à la suite des négociations sous la direction du Ministre éthiopien des affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Près plusieurs mois de négociations entre les pays, l’accord qui est adopté marque une étape importante dans l’établissement d’un partenariat mondial renforcé qui vise à favoriser la prospérité économique, inclusive et universelle et améliorer le bien-être des populations tout en protégeant l’environnement.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon déclare que cet accord est une étape cruciale vers la construction d’un avenir durable pour tous. «Il offre un cadre mondial pour le financement du développement durable. Et il ajoute que les résultats de la Conférence d’Addis-Abeba nous apportent la fondation d’un partenariat mondial redynamisé pour le développement durable qui ne laissera personne pour compte.»
Près de 150 dirigeants du monde adopteront ces nouveaux objectifs lors du Sommet du développement durable, à New York, en septembre 2015. Les objectifs axés sur les priorités mondiales, notamment mettre fin à la pauvreté et la faim, réduire les inégalités sociales, lutter contre le changement climatique et préserver les ressources naturelles de la planète.
Pour apporter un appui à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba contient plus de 100 mesures concrètes. Il englobe toutes les sources de financement, et couvre la coopération sur un nombre de questions, y compris la technologie, la science, l’innovation, le commerce et le renforcement des capacités.
Le Programme d’action repose sur les résultats des deux conférences précédentes sur le financement du développement tenues, à Monterrey, au Mexique et à Doha, au Qatar.
Wu Hongbo, le Secrétaire général de la Conférence dit que « cet accord historique marque un tournant dans la coopération internationale qui des investissements nécessaires pour le nouveau Programme de développement durable et transformation aux fins d’améliorer la vie des populations dans le monde. »
La mobilisation des ressources est au cœur du programme. Dans le document final, les pays ont convenu d’une série de mesures qui vise à élargir la base des recettes, améliorer la collecte des impôts et lutter contre la fraude fiscale et les flux financiers illicites.
Leurs pays ont également réaffirmé leur engagement à l’aide publique au développement, en particulier pour les pays les moins avancés et se sont engagés à renforcer la coopération Sud-Sud.
Le document final souligne également l’importance d’aligner l’investissement privé avec le développement durable, ainsi que les politiques publiques et cadres réglementaires pour créer les incitations appropriées. Un nouveau mécanisme qui facilitera le financement de nouvelles technologies pour les pays en développement a également été convenu.
Le Programme d’action d’Addis-Abeba comprend des engagements politiques importants et objectifs clés dans des domaines critiques pour le développement durable, y compris les infrastructures, la protection sociale et la technologie.
Des accords pour la coopération internationale ont également été convenus pour le financement de zones spécifiques où des investissements importants sont nécessaires, à savoir les infrastructures pour l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement, et autres domaines pour parvenir aux objectifs de développement durable proposés.
Les pays ont aussi souligné l’importance des stratégies nationales de développement durable soutenues par des cadres de financement nationaux intégrés.
L’accord stipule que nous réaffirmons que chaque pays est responsable d’assurer d’abord son propre développement économique et social et qu’on ne saurait trop insister sur le rôle des politiques et stratégies nationales de développement.
Le Programme d’action d’Addis-Abeba
Les pays ont également convenu de nouvelles initiatives pour atteindre ces objectifs, notamment sur:
Technologie – Les pays ont convenu d’établir un Mécanisme de facilitation de la technologie lors du Sommet du développement durable en septembre pour stimuler la collaboration entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé, la communauté scientifique, les organismes des Nations Unies et autres parties prenantes pour soutenir les Objectifs de développement durable.
Infrastructures – Les pays ont convenu d’établir un Forum mondial pour les infrastructures afin d’identifier et combler les lacunes dans les infrastructures, mettre en évidence les opportunités d’investissements, de coopération et de veiller à ce que les projets soient écologiquement, socialement et économiquement durables.
Protection sociale – Les pays ont adopté un nouveau pacte social en faveur des pauvres et groupes vulnérables grâce à la fourniture de systèmes et mesures de protection sociale pour tous, y compris les friandises socles de protection sociale.
Santé – Les pays envisagent d’imposer des taxes aux substances nocives pour décourager la consommation et augmenter les ressources nationales. Ils ont convenu qu’imposer des taxes au tabac réduit la consommation et pourrait représenter un flux de revenus inexploité pour de nombreux pays.
Micro, petites et moyennes entreprises – Les pays se sont engagés à promouvoir un accès abordable et stable au crédit pour les petites entreprises. Ils se sont également engagés à développer et opérationnaliser une stratégie globale pour l’emploi des jeunes et mettre en œuvre le Pacte mondial pour l’emploi du Bureau international du travail d’ici 2020.
Aide étrangère – Les pays se sont réengagés à atteindre l’objectif de 0,7 pour cent du revenu national brut à l’aide publique au développement, et de 0,15 à 0,20 pour cent pour les pays les moins avancés.
Ensemble de mesures pour les pays les pays les plus pauvres – Les pays développés s’engagent à inverser la tendance de l’aide aux pays les plus pauvres qui était en déclin alors que l’Union européenne s’engage à accroître son aide aux pays les moins avancés à 0,2 pour cent du revenu national brut d’ici à 2030. Ils conviennent également d’adopter ou de renforcer pays les moins avancés à renforcer les régimes de promotion des investissements, y compris avec un appui financier et technique. Les gouvernements ont également pour objectif d’opérationnaliser la Banque pour la technologie pour ce groupe de pays d’ici 2017.
Imposition – Le Programme veut un renforcement de l’appui pour les activités du Comité d’experts des Nations Unies en matière d’imposition pour améliorer son efficacité et sa capacité opérationnelle et l’engagement auprès du Conseil économique et social. Il souligne l’importance d’une coopération inclusive et du dialogue entre les autorités fiscales nationales.
Changement climatique – Le Programme d’action climatique appelle les pays développés à mettre en œuvre leur engagement de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 provenant de nombreuses sources pour répondre aux besoins des pays en développement. Les pays se sont également engagés à éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles non performants qui entraînent la surconsommation.