Par Kané Illa
Etat-Partie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC), le Niger prépare activement sa participation à la 21ème Conférence des Parties (COP) de cette Convention qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris (France). C’est dans ce cadre que le pays a organisé deux importants ateliers la semaine dernière à Niamey.
Le premier atelier, qui s’est déroulé du 30 juin au 1er juillet au centre de conférences AFRICA HALL, a été organisé par le Secrétariat Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD), assurant le Point focal national des trois Conventions post Rio – dont la CCNUCC, avec l’appui de l’ONG CARE International, un des partenaires du Niger dans la lutte contre les changements climatiques.
Cet atelier a réuni les membres du comité national chargé de préparer la participation du Niger à la COP 21 de Paris. Il s’agit des représentants des ministères et institutions techniques, ainsi que de la société civile et des médias intervenant dans les questions de l’environnement.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le Secrétaire Exécutif du CNEDD, Dr Kamayé Maâzou, a indiqué que la COP 21 de Paris est un évènement tout particulier dans la mesure où elle devra permettra au monde entier de se doter d’un nouvel accord international contraignant afin de mieux faire face au phénomène des changements climatiques.
C’est pourquoi il a invité les participants à assurer une participation de qualité au Niger à cette Conférence. La première journée de l’atelier a été marquée par plusieurs communications présentées par des conseillers du CNEDD et des membres de la société civile.
Ces communications ont notamment porté sur l’historique de la CCNUCC, la restitution des résultats de la COP 2O tenue en 2014 à Lima (Pérou), les enjeux de la COP 21 et les questions de financements lors des négociations internationales sur les changements climatiques.
Le deuxième atelier s’est, lui, tenu le 2 juillet 2015 et a été organisé par le même Secrétariat Exécutif du CNEDD, avec l’appui technique du Comité Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) et le soutien financier du Royaume du Danemark à travers le projet «Appui à l’Adaptation aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest par l’Amélioration de l’Information Climatique (ACCIC)».
Les participants à la rencontre étaient notamment les députés nationaux membres de la Commission développement rural et environnement et du Réseau des parlementaires sur la Désertification et les changements climatiques de l’Assemblée nationale, les conseillers membres de la Commission développement rural et environnement du Conseil économique, social et culturel (CESOC), des membres du Haut-Commissariat à l’Initiative 3N(Les Nigériens nourrissent les Nigériens), des Secrétaires généraux des ministères et des représentants des institutions nationales.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le Directeur de Cabinet du Premier ministre et président du CNEDD, M. Gado Mahamadou.
Ce dernier a indiqué que 2015 est une année charnière dans la lutte contre les changements climatiques, comme l’attestent les nombreuses rencontres organisées tout au long de cette année.
Parmi ces rencontres, il a cité:
le Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui se tient depuis le 26 juin pour se terminer le 10 à New-York (Etats-Unis d’Amérique) et qui se penche sur la mise en œuvre des objectifs du développement durable et le programme de développement des Nations Unies pour l’après 2015 ;
la conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra du 13 au 16 juillet pour discuter des questions émergentes, compte tenu, entre autres, des synergies entre les objectifs de financement dans les trois dimensions du développement durable et de la nécessité d’appuyer le programme de développement des Nations Unies pour l’après 2015;
et la 21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris pour statuer sur l’adoption d’un accord mondial sur le climat juste, équitable et ambitieux qui remplacerait le Protocole de Kyoto.
M. Gado Mahamadou a rappelé que les changements climatiques sont dus à une exploitation intensive des ressources de la planète par l’homme et la pollution atmosphérique subséquente.
Entre autres conséquences de ces changements climatiques, il a parlé du déplacement des populations, de la raréfaction des ressources naturelles et des conflits pour l’accaparement et le contrôle de ces ressources.
«Au Niger, nous sentons quotidiennement les changements climatiques avec des pics de températures exceptionnels, des sécheresses récurrentes, des inondations fréquentes, des vents violents, etc», a précisé le Directeur de cabinet du Premier ministre et président du CNEDD.
Pour le Directeur de cabinet du Premier ministre et président du CNEDD, les prévisions des scientifiques sur les changements climatiques sont encore alarmantes et sont tels que même les plus sceptiques sont aujourd’hui conscients de la nécessité de changer des comportements et de revoir les approches de développement «afin non seulement de garantir la pérennité de la planète terre et de ses écosystèmes, mais aussi de faire face aux défis nouveaux et émergents posés par les changements climatiques pour le bien-être des générations actuelles et futures».
Ce deuxième atelier a aussi été marquée par plusieurs communications présentées par des conseillers du CNEDD, des représentants de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), du Centre régional Agrhymet et du projet ACCIC.