Par Fatoumata CHERIF
2015 est une année marquée par de multiples rencontres décisives de la gouvernance internationale dans le domaine de l’environnement, du climat et de la biodiversité.
C’est une occasion unique, qui ne se présente qu’une fois par génération, de déterminer le programme mondial pour mettre fin à la pauvreté, aux inégalités et aux changements climatiques.
C’est dans cette perpestive qu’un atelier de renforcement des capacités de la société civile guinéenne des acteurs du secteur privé sur le changement climatique et la COP21 s’est tenu ce vendredi 24 juillet à l’Université de Conakry.
Organisé par La Coalition des Organisations de la société civile guinéenne pour le Climat (COSCAG-Climat) en partenariat avec d’autres plateformes dont la Coalition des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), la CONASOC, la CANEG, cette initiative vise à engager une masse critique de citoyens face aux défis des changements climatiques.
L’atélier s’est déroulé autour des thématiques suivantes:‘’Changements climatiques et énergie, Changements climatiques et agriculture” avec pour objectifs de sensibiliser les citoyens sur les enjeux de la conférence sur le climat de PARIS COP 21, d’avoir une masse critique de citoyens engagés, de promouvoir des solutions innovantes et vertes développées au niveau local et influencer les décideurs du sud et du Nord.
Pour le Président de la Coalition des OSCs pour le climat, M. BALDE Mamoudou, la plupart des acteurs de développement, les ONGS, les associations, Groupements, plateformes, journalistes, secteur privé et les communautés de base intervenant dans le domaine des changements climatiques, ne disposent pas d’informations adéquates pour faire face aux effets néfastes de ceux-ci.
La Guinée tout comme les autres pays adhérants à la convention, doit présenter sa stratégie en vue de la contribution à l’effort planétaire de lutte contre le réchauffement climatique, dans le cadre des contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN).
Dansa Kourouma, Président du CNOSCG, dans son discours de circonstance a soutenu que la question du changement climatique est très prise en compte par les Institutions. Malgré l’ampleur du problème, le Gouvernement guinéen ne semble pas mettre la question environnementale au centre des débats alors que l’avenir de ses populations se voit menacé avec la pollution, les déchets chimiques, , l’insalubrité qui entrainent des maladies hydriques et le paludisme avec un taux de morbidité élévé. C’est pourquoi il a indiqué que : ‘’ce sont les conditions environnementales qui déterminent l’état de santé d’une personne’’.
L’agenda de Paris est une rencontre capitale, la société civile guinéenne ne peut donc pas rester inerte face à ce defi. La Guinée doit faire une déclaration au nom de la Guinée pour parler des enjeux et des défis mais aussi des engagements pris pour lutter contre le fléau . « Au CNOSCG nous avons tenu à réévaluer les thématiques et les stratégies d’intervention, notamment l’environnement, la décentralisation, la santé, car la politique a toujours été au centre des débats.Il est temps de se tourner vers des questions reéllles ».
Pour terminer, le Président du CNOSCG a déclaré qu’il faut faire preuve d’activisme pour amener les Institutions à se tourner vers la question de climat et de Changement climatique.
Le représentant du Ministre de l’environnement, M. Lansana CONTE quant à lui, a soutenu que cet atelier constitue une initiative remarquable car il a permis de renforcer les capacités des OSC et permis aux acteurs concernés de comprendre les quatre préoccupations pour faciliter la maitrise de certains sujets clés en lien avec les CPDN : l’ équité et les négociations climat; le genre et les négociations climat ; le préjudices et les pertes.
Les avis éclairés ont permis de revisiter le contexte des CPDN vu comme une opportunité pour les pays du sud avec des objectifs réels et réalisables.
Après ces différentes interventions, trois thèmes ont été développées par des experts venus du Ministère de l’Environnement, des Mines et de la Géologie, des Institutions: Changements climatiques: définitions et projets; PANA (Plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques): principaux acquis et leçons apprises; COP21: Pour un accord équitable et universel sur le climat; COP21: Implications ert Recommandations de la société civile guinéenne. Des thématiques qui ont permis d’éclairer la lanterne des participants grâce aux séances QA (Questions-Answers).
A la clôture de l’atelier, une déclaration appelée ‘’Déclaration de Conakry ‘’ a été rédigée et sera remise au Gouvernement et aux partenaires techniques et financiers de la Guinée intervenant dans les changements climatiques.
Outre cet atelier, d’autres activités sont prévues. Il s’agit notamment des campagnes de plaidoyers citoyennes au niveau national ; des tables-rondes sur le thème : quels défis l’accord de Paris doit-il relever pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérable?; ainsi qu’une marche citoyenne pour la lutte contre les changements climatiques.
La lutte contre le changement climatique consistera donc à l’atténuation et l’adaptation. Comme le soulignait l’écrivain sociologue Harald Welzer dans son ouvrage ‘’ Les guerres du climat : pourquoi on tue au XXIe siècle’’ : « Les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un grand avenir : l’humanité assistera non seulement à des migrations massives, mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions dont l’enjeu sera les droits à l’eau et à l’exploitation, mais aussi à de véritables guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des guerres de convictions. »
A propos de la COP 21 PARIS
La France présidera la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11). C’est
une échéance cruciale, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.
Le Président Français a annoncé la candidature française dès septembre 2012. Pour ce faire, la France agira au plan international pour faciliter la recherche d’un consensus, ainsi qu’au sein de l’Union européenne qui occupe une place clé dans les négociations sur le climat.
Cette conférence de décembre 2015 sera l’une des plus grandes conférences internationales sur le climat jamais organisée. L’enjeu est majeur : prévenir un dérèglement climatique qui menacerait nos sociétés et nos économies. La conférence Paris Climat 2015 devra adopter un accord international qui posera le cadre d’une transition vers des économies bas-carbone.
Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international qui entrera en vigueur en 2020, en adoptant ses grandes lignes, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés pour la première fois par un accord universel contraignant sur le climat.
La France souhaite un accord applicable à tous, respectant le principe de différenciation, suffisamment ambitieux pour permettre d’atteindre l’objectif des deux degrés, et doté d’une force juridique contraignante.
Elle se tiendra du 30 Novembre au 11 Décembre au Bourget à Paris (France) et réunira les représentants de chaque pays signataire de la CCNUCC de 1992, c’est-à-dire 195 États parties, des représentants de l’ensemble des acteurs non-étatiques de la société (organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, collectivités territoriales, syndicats, entreprises, scientifiques, jeunes…), les médias.