Quelque 3,6 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire au Niger en raison d’un déficit céréalier et de l’épuisement progressif des stocks des paysans, a annoncé vendredi l’ONU.
“Le nombre de personnes en insécurité alimentaire est passé de 2,5 millions en janvier 2015 à 3,6 millions en mai 2015, soit une augmentation de plus d’1 million de personnes”, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha, ONU) à Niamey.
Le Niger a annoncé en avril que 2,5 millions de personnes vivaient dans une insécurité alimentaire dans le pays en raison d’un déficit céréalier lié aux conditions climatiques.
L’ONU justifie cette hausse du nombre de personnes affectées par les pénuries par “la soudure”, période où les stocks familiaux sont quasi épuisés, alors que les nouvelles récoltes ne sont pas encore moissonnées.
“La soudure” qui dure plusieurs mois – généralement de juin à septembre – est habituellement suivie par des envolées des prix des denrées.
Cette année, la précarité alimentaire au Niger est liée à un déficit céréalier de plus de 230.000 tonnes à l’issue de la campagne agricole 2014, dû à la sécheresse, aux inondations et à des attaques de chenilles, a expliqué le ministère de l’Agriculture.
Pour atténuer les effets de cette crise, le gouvernement nigérien et les ONG internationales prévoient de distribuer gratuitement des vivres à 1,480 million de personnes dans l’ouest, l’est et le centre du pays, assure l’ONU.
La crise “requiert une attention particulière” dans la région de Diffa, dans le sud-est proche du Nigeria, où l’armée combat Boko Haram, et où près de 457.000 personnes sont frappées par les pénuries vivrières, prévient l’ONU.
A Diffa, les pénuries alimentaires sont accentuées par la présence de plus de 150.000 réfugiés ayant fui les attaques des islamistes de Boko Haram, selon Niamey.
Pays pauvre très aride et à la démographie galopante, le Niger est souvent en proie à des crises alimentaires.