Par Didier Hubert MADAFIME
Il s’est tenu à Cotonou du mardi 12 au jeudi 14 mai 2015 un atelier d’information et de formation sur la mobilisation des données de la biodiversité pour la conservation et la gestion durable des ressources naturelles du Bénin. Une soixantaine de participants, à savoir : scientifiques, chercheurs, professeurs d’Université et journalistes ont pris part à cette rencontre. Il s’agit d’un atelier de données et de recevoir visant à susciter chez les participants la nécessité de soutenir les efforts de mobilisation des données au profit de la biodiversité béninoise.
La biodiversité rend d’importants services à l’humanité parmi lesquels le service d’approvisionnement à travers la production de divers biens; le service de régulation du climat ; les services culturels et cultuels.
Malheureusement, elle est menacée par la surexploitation des ressources, les espèces exotiques envahissantes, la dégradation des habitats, les changements climatiques, la pollution. La création du GBIF (Global Biodiversity Information Facility) était une nécessité ressentie dans la mise au point des stratégies de conservation de la biodiversité et de la pérennisation de ses biens et services pour la survie de l’humanité.
Le GBIF Bénin assure la coordination de la mobilisation et de la publication des données d’occurrence des espèces végétales, animales, fongiques et autres, sur les sites internet du GBIF et du GBIF-Bénin.
La publication de ces données assure leur disponibilité et accès gratuits aux chercheurs, enseignants, étudiants, tradipraticiens. Ceci est indispensable pour connaître la distribution desdites espèces à la surface de la terre, identifier les facteurs environnementaux climatiques et non climatiques qui contrôlent leurs distributions.
C’est ainsi qu’on peut modéliser leurs niches écologiques dans le contexte des changements globaux et en déduire des stratégies adéquates pour leur conservation à long terme.
Grâce aux efforts soutenus du GBIF-Bénin, les données d’occurrence actuellement publiées et rendues disponibles sur les sites du GBIF et du GBIF Bénin avoisinent les 200 000 (deux cent milles). Cette quantité de données sur l’ensemble des espèces animales, végétales et fongiques du Bénin est encore très insuffisante pour soutenir des travaux de recherche fiables sur la modélisation des distributions et des niches écologiques desdites espèces.
Il faut donc poursuivre les efforts de mobilisation des données. C’est pourquoi, l’atelier qui va se dérouler du 12 au 14 mai 2015 a pour objectif global d’informer et de sensibiliser les décideurs (chefs d’institution, décideurs politiques, présidents d’ONG…) sur la nécessité de soutenir les efforts de mobilisation des données de la biodiversité entrepris par le GBIF Bénin et de contribuer ainsi à la conservation de la biodiversité du pays.
A la cérémonie d’ouverture des travaux, deux allocutions, celle de Emmanuel Toni représentant le Directeur des Forêts et Ressources Naturelles ainsi que celle de Joseph Hounhouigan, Doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques, représentant le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi.
Tous deux ont mis l’accent sur l’intérêt de la rencontre, l’importance de la biodiversité et la nécessité de disposer des informations scientifiques à la conservation de la biodiversité.
Une série de communications a meublé les trois jours de l’atelier à savoir : enjeux de la publication des données et du soutien des Chefs d’institution à la publication des données, communication sur l’intérêt des données d’occurrence de la biodiversité et la nécessité du soutien des décideurs, la collette des données sur les spécimens d’herbiers, les collettes des données d’observation, présentation des sites du GBIF et du GBIF-Béin.
Rappelons que le réseau GBIF est représenté au Bénin par son nœud appelé GBIF-Bénin. Le GBIF Bénin est cogéré par le Ministère de l’Environnement en charge des changements climatiques et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Une formation parallèle a été organisée au profit des journalistes. Il s’agit de mettre entre les mains de ces hommes de médias les outils nécessaires à la sensibilisation des populations pour la préservation de la biodiversité.