Par Kané Illa
Un des pays les plus pauvres du monde et placé ces dernières années au bas du classement mondial sur l’Indice du Développement Humain (IDH), le Niger subit de plein fouet les effets néfastes du changement climatique.
Cette situation affecte des activités comme l’agriculture et l’élevage qui sont pratiquées par plus de 80% de la population qui vit en milieu rural. Cela a pour conséquences, entre autres, des sécheresses chroniques qui occasionnent des crises alimentaires récurrentes et des déplacements massifs des populations rurales vers les centres urbains ou même vers d’autres pays de la sous-région.
Face à cette situation, le Gouvernement nigérien n’est pas resté les bras croisés. Avec l’aide de ses partenaires techniques et financiers dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, il met en œuvre plusieurs stratégies et programmes afin d’améliorer la résilience des systèmes agro-pastoraux face au changement climatique des populations, afin d’aider celles-ci à vaincre la pauvreté.
C’est dans ce cadre que depuis le 22 octobre 2012, le Niger met en œuvre le Projet d’Actions Communautaires pour la Résilience Climatique (PACRC), grâce au financement de l’Etat du Niger, du Fonds Investissement Climat et de la Banque Mondiale.
Placé sous la tutelle du Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, le PACRC intervient dans trente-huit (38) communes réparties dans les huit (8) régions du Niger. Il touche les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des infrastructures sociales (routes, écoles…) et de l’environnement, entre autres.
Dans le domaine de l’agriculture, le projet met à la disposition des agriculteurs des semences améliorées résistantes à sécheresse et des engrais. De même, il aménage des sites maraîchers pour les cultures de contre-saison afin de permettre aux agriculteurs de compenser les pertes occasionnées par les campanes agricoles.
«A la date du 31 décembre 2014, nous avons distribué 793 tonnes de semences améliorées, 1025 tonnes d’engrais et aménagé 1203 hectares de superficies pour des sites maraîchers», indique Issa Hamsatou Kaïlou, la responsable de la communication du PACRC. Dans le domaine de l’élevage, le projet met à la disposition des éleveurs des aliments pour le bétail, réhabilite les espaces pastoraux et aménage des couloirs des passages pour les animaux, entre autres.
Toujours sa responsable de la communication, à la date du 31 décembre 2014, le PACRC a distribué 1470 tonnes d’aliment pour le bétail, réhabilité 2617 hectares d’espaces pastoraux et balisé 5 couloirs de passage pour les animaux.
Dans le domaine de l’environnement, le projet fait de la récupération des terres et réalise des bandes pare-feux pour prévenir les feux de brousse.
Au 31 décembre 2014, le projet a récupéré 2170 hectares de terres dégradées et réalisé 850 kilomètres de bandes pare-feux.
Dans le cadre des infrastructures sociales, le projet a réhabilité plus de 5 pistes rurales et construit plus d’une dizaine de blocs de classes et de cases de santé intégrée. Toutes ces actions visent à aider les populations vulnérables à assurer leur résilience face aux effets des changements climatiques.