La Côte d’Ivoire et le Ghana ont présenté leurs arguments devant le Tribunal du droit de la mer au sujet de la suspension des activités d’exploration pétrolière dans la zone maritime que se disputent les deux pays. La résolution du différend frontalier entre ces deux États ne devrait pas intervenir avant 2016.
Saisi du conflit frontalier maritime qui oppose la Côte d’Ivoire au Ghana, le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), à Hambourg (Allemagne), devrait se prononcer sur les mesures conservatoires réclamées par Abidjan : arrêt dans la zone contestée de toute exploration pétrolière et de toute attribution de licence.
Pendant deux jours, les 29 et 30 mars, les deux parties ont présenté leurs arguments devant une chambre spéciale du TIDM, dans un langage policé mais sans concessions.
Paul Reichler, un membre de l’équipe juridique ghanéenne, a notamment soutenu que la Côte d’Ivoire avait “durant quarante ans” accepté la démarcation considérée par Accra comme la frontière entre les deux nations. “Il y avait une frontière convenue qui séparait leurs territoires maritimes respectifs et qui consistait en une ligne équidistante aux coordonnées géographiques identifiées”, a-t-il insisté.
En réponse, Ibrahima Diaby, le directeur général en charge des hydrocarbures au ministère ivoirien de l’Énergie a dit regretter “que le Ghana en vienne à réécrire notre histoire commune”.
Décision
La Chambre spéciale du TIDM devra rendre sa décision sur les mesures conservatoires dans le courant du mois de mai. Après quoi les deux parties disposeront d’un délai de six mois pour faire valoir leurs arguments quant au fonds du différend frontalier. Le magistrat algérien Boualem Bouguetaia, vice-président du TIDM, et ses assesseurs délibéreront ensuite pendant trois mois.
Une décision devrait intervenir au plus tard à la fin de 2016. Côté ivoirien, le dossier est piloté par Thierry Tanoh, secrétaire général adjoint de la présidence, assisté d’Ibrahima Diaby et de Me Adama Camara, un proche d’Adama Toungara, le ministre du Pétrole et de l’Énergie – qui s’est également exprimé devant la chambre spéciale d’Hambourg.
Côté ghanéen, le dossier est conduit par Brew Appiah-Opong, la ministre de la Justice.