Par Kané Illa
Arrivée au Niger dans le cadre d’un atelier régional d’échanges sur les contributions des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des forêts aux contributions prévues au niveau national (CPDN) pour l’accord Paris Climat 2015 – qui s’est ouvert ce mardi 28 avril 2015 à Niamey –, la Secrétaire Exécutive de la Convention cadre des Nations Unies de lutte contre la Désertification a appelé à une prise en compte des questions des terres dans les négociations sur les Changements climatiques.
Mme Monique Barbut a lancé cet appel à l’occasion d’une rencontre qu’elle a eue, le lundi 27 avril, avec les représentants de la société civile nigérienne intervenant dans la lutte contre la Désertification.
«J’ai pris la Convention cadre des Nations Unies de lutte contre la Désertification avec l’idée de la rendre plus présente au niveau politique», a-t-elle martelé. Parmi les grandes actions qu’elle ambitionne de réaliser lors de son passage à la tête de cette Convention, Mme Monique Barbut entend faire de la question des terres un sujet de grande préoccupation mondiale.
Avant la fin de cette année 2015, elle entend saisir trois grandes occasions pour commencer son plaidoyer dans ce sens. Il y a tout d’abord les discussions de septembre prochain à New York (Etats-Unis d’Amérique) sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) ; il y a ensuite la Conférence des Parties sur la Désertification qui aura lieu en octobre en Turquie et il y a enfin la 21ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques qui aura lieu en décembre 2015 à Paris (France).
C’est surtout à l’occasion de cette rencontre de Paris que la patronne de la Convention cadre des Nations Unies de lutte contre la Désertification entend mobiliser toute son énergie pour sensibiliser la communauté internationale sur les menaces qui pèsent sur les terres et qui sont la cause de beaucoup de fléaux comme les changements climatiques et les crises alimentaires et même sécuritaires.
«Si on arrive à restaurer 500 millions de terres dégradées, on peut séquestrer 1/3 des émissions des gaz à effet de serre tous les ans», a-t-elle soutenu.
Face aux représentants de la société civile nigérienne intervenant dans la lutte contre la Désertification, Mme Monique Barbut a démontré que le conflit en cours actuellement en Syrie et le phénomène de la secte Boko Haram du Nigeria ont tous un lien avec des problèmes de terres.
Ce sont 500 millions de dollars que la Secrétaire Exécutive de la CCNUD entend mobiliser tous les quatre ans au profit de la lutte contre la Désertification. Mme Monique Barbut a déclaré que plusieurs projets son en cours d’élaboration au niveau de la Convention pour mobiliser les financements nécessaires.
Nommée à la tête de la CCNUD en 2013, après avoir été Directrice générale et présidente du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), cette française née au Maroc en 1956 promet de se battre de toutes ses forces pour que les questions de dégradation des terres soient une préoccupation planétaire.