Par Kané Illa
Pays dont les 2/3 de la superficie sont désertiques, le Niger a, aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus de 80% de sa population qui dépend de l’agriculture. Avec les récurrentes sécheresses découlant du changement climatique, ce grand pays du Sahel (1.267.000 km2) connait des crises alimentaires aigues et permanentes.
Face à cette situation, plusieurs stratégies sont développées, aussi bien par des institutions étatiques que les projets et ONGs, en vue d’aider les communautés vulnérables à s’adapter aux différents phénomènes extrêmes.
Dans le domaine de l’agriculture, l’une de bonne pratiqued’adaptation au changement climatique est l’utilisation des semences des variétés résistantes à la sécheresse. Cette mesure est notamment mise en œuvre par le projet «Mise en œuvre des interventions prioritaires du PANA (Programme d’Action National d’Adaptation) pour renforcer les capacités de résilience et d’adaptation des secteurs de l’agriculture et de l’eau au changement climatique au Niger».
Financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial ( FEM) et relayé par le gouvernement du Canada à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ce projet intervient dans les huit régions du Niger, à travers une commune par région identifiée plus vulnérable lors du processus d’lélaboration du PANA.
Dans chacune de ses communes d’intervention, le projet s’est appuyé sur un échantillon de paysans pour les initier à l’utilisation des nouvelles semences avant de faire d’eux des multiplicateurs des semences. «Dans un pays où les gens sont très conservateurs, le début n’a pas été facile. Mais avec les actions de sensibilisation que nous avons menées, nous sommes parvenus à avoir des paysans qui ont accepté de tester les semences améliorées», explique Abdoulaye Issa, Expert Suivi-Evaluation du projet.
Habitant du village de Soudouré, à quelques encablures de Niamey, Abdou Diori fait partie des paysans de sa commune qui ont «pris le risque» d’abandonner leurs semences traditionnelles au profit de celles introduites par le projet. Il est multiplicateur des semences améliorées de mil. «Je vous assure qu’au début j’ai beaucoup hésité avant de m’engager.
Et même quand j’ai accepté, certains amis sont venus me dire que j’ai pris des gros risques. Malgré cela j’ai essayé. J’ai constaté deux grands avantages au niveau des semences améliorées. D’abord elles sont précoces puisqu’elles ne durent que deux mois, elles sont résistantes à la sécheresse et aux ennemies de culture, et ont un rendement trois fois supérieur à nos variétés traditionnelles».
Dans la commune de Loga, à environ 200 kilomètres de Niamey, le paysan Djibo Sounna, lui, fait de la multiplication des semences du niébé, une autre céréale très cultivée au Niger.
Tout comme son collègue Abdou Diori, il se réjouit aussi des quantités de niébé qu’il récolte après chaque saison. «Avec les semences traditionnelles, je récoltais à peine de quoi nourrir ma famille pendant trois à quatre mois. Les mois suivants je suis obligé de quitter le village pour aller travailler ailleurs et trouver de quoi payer la nourriture.
Mais aujourd’hui je suis très satisfait de ce que je récolte, puisque je subviens aux charges de ma famille sans quitter mon village», lâche-t-il souriant.
Selon les explications données par les services communaux de l’agriculture qui encadrent les paysans multiplicateurs, sur un hectare emblavé, le paysan utilisant les semences améliorées récolte environ huit cent (800) kilogrammes, alors que pour la même superficie celui qui utilise les semences traditionnelles ne récolte que trois cent (300) à quatre cent (400) kilogrammes.
«Depuis qu’ils ont vu les bons résultats obtenus par leurs collègues qui ont accepté de tester les premiers ces semences, beaucoup des paysans de nos zones d’intervention se sont lancés dans l’utilisation des semences améliorées», se réjouit Abdoulaye Issa.
Climate Smart Agriculture is often only another expression of using GMOs. This is not helping farmers. Worldbank etc are pushing for climate smart agriculture, green agriculture but it is still only serving the food industry, industrial seed producer, chemical fertilizer companies and large scale investors – and not small scale farmers.