Par John Agbala
L’esprit de Lima se transforme en esprit de Genève en route vers la conférence climat de décembre
Une étape clé vers un nouvel accord universel sur les changements climatiques a été atteinte à Genève après que plus de 190 nations ont négocié pendant sept jours.
Les pays ont conclu les pourparlers de Genève sur les changements climatiques en ayant réussi à préparer le texte de négociation de l’accord pour 2015. L’objectif à atteindre est l’adoption de cet accord à Paris à la fin de 2015 pour une entrée en vigueur en 2020.
Les délégués de 194 pays se sont réunis à Genève pour poursuivre les travaux après la conférence sur les changements climatiques tenue à Lima au Pérou l’an dernier, laquelle avait produit les éléments d’un texte de négociation – connu en tant que “l’appel de Lima”.
“Je suis extrêmement encouragée par l’esprit constructif et la vitesse à laquelle les négociateurs ont travaillé au cours de la semaine dernière”, a déclaré Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
“Nous avons obtenu ici un texte de négociation officiel, qui contient les avis et les préoccupations de tous les pays. Le brouillon de Lima a été transformé en un texte de négociation et jouit de la pleine propriété de tous les pays”, a-t-elle ajouté.
Le texte de négociation inclut le contenu du nouvel accord, dont les questions d’atténuation, d’adaptation, de financement, de technologie et du renforcement des capacités. Les pays ont travaillé très dur pour identifier les choix principaux à faire, fournir leurs points de vue et ajouter des options plus aiguisées au texte.
Le texte de négociation est disponible sur le site de la CCNUCC et sera édité et traduit dans les langues officielles de l’ONU. Ensuite, le texte sera communiqué aux gouvernements du monde par le secrétariat de la CCNUCC, et ce, au premier trimestre de 2015.
“Cette réussite est conforme au calendrier accepté internationalement pour parvenir à un éventuel traité. En effet, ce texte avertit les capitales du fait qu’un instrument juridique pourrait être adopté à Paris. Rien n’est certain cependant, mais cette possibilité existe maintenant bel et bien. Quant à la nature juridique de l’accord, elle ne sera précisée que plus tard dans l’année”, a précisé Mme Figueres.
En parallèle de la communication du texte de négociation aux capitales du monde, sa naissance donne le coup d’envoi d’une année intense en négociations en vue du nouvel accord.
La prochaine étape pour les négociateurs sera de réduire les options et de parvenir à un consensus sur le contenu. Ce travail officiel ainsi que et les négociations sur le texte se poursuivront lors de la conférence sur les changements climatiques organisée à Bonn en Juin, avec deux autres sessions officielles prévues à Bonn plus tard dans l’année (du 31 août au 4 septembre et du 19 au 23 octobre).
En outre, les réunions de niveau ministériel prévues tout au long de l’année traiteront systématiquement, entre autres, du changement climatique et contribueront à la convergence des principaux choix politiques.
Ces réunions incluent notamment le Forum Economique Mondial, le Dialogue Climatique de Petersburg et la Conférence ministérielle africaine de l’Environnement, en comptant aussi sur les prochaines réunions du G7 et du G20 pour fournir davantage d’engagement politique sur les changements climatiques et l’accord de Paris.
“Ces opportunités permettront de s’assurer que les pays ont la possibilité de travailler ensemble à plusieurs niveaux politique. Ce qui est maintenant nécessaire, c’est une intégration verticale de sorte que les points de vue des chefs d’état, au travers des ministres et des négociateurs reflètent une vision de l’ambition homogène et cohérente, un terrain d’entente et finalement un succès en Décembre”, a déclaré Mme Figueres.