Biodiversité : Conflits entre l’homme et les animaux

 

Les éléphants au parc national W de Penjari

Par Didier Hubert MADAFIME

Pauvre éléphant ! Que d’émotions, lorsque décède un être humain, qui plus est, par exemple un membre de sa famille ou de sa communauté.

Chagrins et douleurs s’y ajoutent lorsqu’ils sont plusieurs.

Et il devient totalement incompréhensible, lorsqu’à l’origine, pointe un animal sauvage.

Dans ce cas, la mort quitte le champ du fait habituel pour emprunter le chemin de la tragédie.

Cela étant, on sait là où on est né mais jamais là où on doit mourir, encore moins dans quelles circonstances.

Riss Cool, l’un de mes artistes préférés, a consacré une chanson à l’allure philosophique. < la mort peut te prendre sur une route, dans un champ, au marché “>, paix à son âme.

Pas facile donc de prévoir la fin de chaque être vivant.

Avec énormément de respect, je m’incline devant la mémoire de ceux dont la route a croisé le chemin de l’éléphant fou.

Néanmoins, le communiqué fendu par la direction du parc w-Bénin me pose quelques soucis.

Morceaux choisis :< en raison de la grande et persistante menace que représente l’éléphant….. La difficulté à le canaliser et à le retourner dans son habitat naturel….Les autorités compétentes ont pris la décision de l’abattage qui était l’option la plus judicieuse >.

C’est un peu gros à avaler à moins que ce parc n’est pas si moderne que ça.

S’il l’est vraiment, ça va de soit qu’il dispose du minimum pour endormir un animal sauvage subitement devenu incontrôlable.

Ça ne m’aurait posé aucun problème si c’était un lion.

Pour le lion, l’espèce humaine est un proie facile contrairement aux efforts qu’il produit pour une petite biche.

Et dès qu’il goutte au sang humain, le lion ne s’en laisse pas.

L’éléphant, par contre est un herbivore et apparemment inoffensif.

Si l’éléphant est si violent de caractère, je me serais fais massacrer en 2015 à Victoria Falls au Zimbabwe.

Ce jour-là, je me suis retrouvé, malencontreusement, à quelques pas d’un immense éléphant.

Pendant que je tremblais de tous mes membres, le pachyderme, calmement se régalait.

La veille, par contre, deux touristes chinois se sont faits dévorer par un troupeau de lions pour avoir ignoré les consignes de sécurité.

Donc, au nord du Bénin, il a dû passer quelque chose, qu’on ne saura jamais, pour que l’éléphant béninois arrive à cette extrémité.

En plus, nos terroirs étaient leurs propriétés, leurs habitats avant qu’ils ne soient arrachés de force.

C’est leur droit d’avoir envie de se déconfiner quelque fois sans que cela ne puisse leur coûter la vie.

Ce qui est sûr, les conflits hommes et espèces sauvages ne sont qu’à leurs débuts.

L’homme peut gagner dès fois. Il peut aussi perdre à des moments donnés.

De toutes les façons, l’éléphant a tué et il a été tué : la loi du Talion.

La preuve que notre époque s’accommode mal de la biodiversité.

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